Red 2, Dean Parisot

Red était une bonne surprise à sa sortie, avec un casting de stars impressionnant pour un blockbuster humoristique pas très malin, mais très drôle. Trois ans après, l’essai est transformé avec une suite qui reprend la même formule et les mêmes acteurs, mais qui change de réalisateur. Dean Parisot est surtout connu à la télévision, mais il reprend ici le flambeau avec une suite qui a la mauvaise idée de faire dans la surenchère. Plus de méchants, plus d’action, plus de tout… mais ce n’est pas forcément mieux. Red 2 n’est pas une mauvaise suite, on s’amuse toujours et il y a quelques scènes vraiment réussies, mais on a un peu perdu le charme du premier volet. À voir, et puis à oublier…

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À la fin de Red, l’ancien agent secret de la CIA Franck se débarrassait de ses ennemis et pouvait espérer avoir une vie normale avec Sarah. Dean Parisot reprend justement avec la vie de couple que les deux essaient de mener et comme on s’en doute bien, ça ne va pas se passer aussi facilement que prévu. Red 2 embarque vite nos deux héros dans de nouveaux problèmes, mais de façon assez inattendue, c’est elle qui veut une mission et l’aventure, quand lui voudrait se poser. On retrouve bien l’humour du premier volet, essentiellement construit autour de l’idée que les papys de la CIA — ici, d’abord Franck (Bruce Willis, impeccable) et le délicieusement paranoïaque Marvin (John Malkovich, qui s’en donne à cœur joie) — sont censés être massacrés par leurs ennemis, alors qu’ils s’en sortent toujours très facilement. La situation est répétée à plusieurs reprises, aux États-Unis, puis à Paris, à Londres ou encore à Moscou : dans tous les cas, les personnages s’en sortent très bien, mais ils le font presque par accident. C’est amusant et quelques séquences sont même hilarantes, la course-poursuite à Paris est très réussies dans le genre. Mary-Louise Parker est excellente dans son rôle de Sarah : l’actrice excelle à jouer l’ingénue qui n’est pas du tout dans son univers et qui devrait être choquée par tout ce qu’elle voit, mais qui s’avère en fait être aussi bonne, voire meilleure, que les retraités de la CIA. Tout ceci est bien fichu et on s’amuse effectivement devant Red 2, mais on a beaucoup perdu par rapport au premier épisode. La faute sans doute à un scénario qui part un peu trop dans tous les sens, avec quatre ou cinq groupes qui courent après les héros, ce qui est trop. On s’y perd un peu, le personnage incarné par Anthony Hopkins est un petit peu délaissé et on aurait aimé un dispositif plus serré, comme dans le premier film. La réalisation de Dean Parisot perd aussi en originalité au passage et cette suite est beaucoup plus banale, même si in fine, ses acteurs sauvent la mise. Ils sont tous très bons, y compris Helen Mirren qui excelle dans une scène en particulier dans un asile. On sent qu’ils se sont bien amusés sur le tournage et ce plaisir de jouer est contagieux : à l’arrivée, c’est bien pour cela qu’on voit le film avec plaisir jusqu’au bout.

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Comme souvent, la suite n’est pas à la hauteur de l’original : Red 2 n’est pas mauvais, mais le divertissement est devenu plus brouillon et plus banal. On le regarde avec plaisir par moment, surtout au début, mais le long-métrage embarque dans une histoire trop conventionnelle par la suite et perd au passage de sa particularité. À l’arrivée, le film de Dean Parisot est agréable, mais trop vite oublié.