X-Men Origins: Wolverine, Gavin Hood

Commencée par deux très bons épisodes, la saga X-Men s’est ensuite très mal conclue par un troisième volet non seulement assez moyen, mais en outre plutôt fermé. Comment, dès lors, poursuivre la saga ? Les producteurs n’ont pas encore l’idée de lancer un reboot — il faut attendre deux ans de plus pour que X-Men : Le Commencement sorte sur les écrans —, mais ils décident malgré tout de reprendre à zéro tout en capitalisant sur le personnage qui a le plus marqué dans la saga : Wolverine. Ainsi, X-Men Origins: Wolverine porte bien son nom, puisqu’il s’agit de remonter aux origines du personnage et ainsi d’éclairer une partie des zones restées dans l’ombre après X-Men 2. L’idée n’était pas forcément mauvaise, mais le résultat est loin d’être à la hauteur. Gavin Hood réalise son premier blockbuster et le cinéaste semble dépassé par l’ampleur du projet. Privilégiant les explosions à un scénario bien écrit, X-Men Origins: Wolverine n’est jamais passionnant, il manque souvent de crédibilité et s’avère assez long à l’écran, alors qu’il ne dure même pas deux heures. Un ratage en règle, où l’on ne sauvera pas grand-chose…

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Conçu pour tous ceux qui ont suivi la saga, X-Men Origins: Wolverine reprend non pas en même temps que les premiers films de Bryan Singer, mais au XIXe siècle, rien de moins. On découvre un garçon qui voit son père mourir sous ses yeux et qui, pris d’un accès de colère, sort des griffes de ses mains et tue le meurtrier. On comprend vite qu’il s’agit du futur Wolverine, un mutant qui se régénère immédiatement et qui ne peut ainsi être blessé, tandis qu’il a une part d’animal en lui avec ces griffes qui sortent quand il est énervé. Quasiment immortel, il traverse les époques avec son demi-frère qui partage une partie de ses pouvoirs. Le générique d’ouverture, plutôt malin, nous le présente dans tous les grands conflits du XXe siècle, des tranchées de la Première Guerre mondiale jusqu’au Vietnam. Gavin Hood baisse alors le rythme après cette introduction rapide, quand son héros rencontre Striker, un militaire qui l’embauche pour mener ses basses œuvres. X-Men Origins: Wolverine est prévisible et son scénario ne fait jamais rien pour surprendre. On comprend tout très vite et on sait ainsi que Wolverine n’en aura pas fini avec Striker quand il décide de démissionner — il faut dire que l’on sait ce qui se passe par la suite avec le reste de la saga —, mais on sait aussi que sa copine aura des problèmes, puis qu’il va accepter l’offre du militaire, puis… Gavin Hood aurait-il pu faire quelque chose de plus intéressant ? Rien n’est moins sûr, mais le cinéaste aurait au moins pu éviter de tomber dans tous les clichés du genre. Ce long-métrage est d’un classicisme qui forcerait le respect s’il ménageait le moindre commencement de second degré, mais qui s’apparente en l’état à une leçon pour montrer à des étudiants de cinéma ce qu’il ne faut pas faire. Rien ne fonctionne, les cascades sont trop énormes pour qu’on y croit, les explosions sont gigantesques — mention spéciale à la grange qui explose comme si elle contenait quelques milliers de litres de pétrole — et le spectateur un tant soit peu habitué aux blockbusters s’ennuie ferme. X-Men Origins: Wolverine ne dure qu’une heure trois quart, il semble en durer le double. À peine est-on vaguement intéressé par les explications manquantes, mais ce que le spectateur apprenait dans X-Men 2 suffisait largement et ce film ajoute quelques incohérences.

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La place de la politique, l’argument fort des deux films de Bryan Singer, avait déjà largement disparu du troisième volet de la saga X-Men. Ici, elle est officiellement enterrée et X-Men Origins: Wolverine ne l’évoque même pas de loin. On est en présence d’un blockbuster au premier degré, ce qui n’est pas gênant en soi, mais le genre exige que le divertissement soit au rendez-vous. Ce n’est malheureusement pas tout à fait le cas ici et Gavin Hood échoue à nous passionner avec une histoire qui avait pourtant du potentiel. Hugh Jackman semble s’ennuyer ferme avec son rôle et seul Liev Schreiber qui interprète son demi-frère est vaguement intéressant, mais son personnage est sous-exploité. X-Men Origins: Wolverine est mal écrit, mal réalisé… bref, c’est du grand spectacle qui ne fonctionne pas et on peut très bien s’en passer, sauf à vouloir absolument toutes les explications sur le personnage de Wolverine.