Numéro 9, Shane Acker

Rattrapant encore mon retard cinématographique, je suis allé voir aujourd’hui Numéro 9, un intrigant film d’animation réalisé par Shane Acker, mais surtout produit par Tim Burton. Les critiques étaient mitigées, mais j’ai fait confiance à mon instinct et je ne le regrette pas.

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Numéro 9 est un film d’animation, mais pas vraiment un film pour enfants. L’histoire, en effet, est très sombre et l’univers montré assez violent. Dystopie assez classique, le film se déroule dans un monde postapocalyptique. Les hommes ont construit des machines surpuissantes et très intelligentes, et comme toujours en Science-Fiction, elles se sont tournées contre leur créateur. Et elles ont gagné, laminant entièrement l’humanité à coup de gaz toxique. Ce qui reste de la Terre est donc un monde vide de toute trace vivante, gris, sombre et sale, un peu comme l’univers de Wall-E à dire vrai.

En fait, ce monde n’est pas tout à fait vide. D’étranges créatures, des sortes de petits robots enveloppés dans du tissu (à la manière de Coraline cette fois) et dotés d’une intelligence artificielle très développée. En fait, ce sont quasiment des hommes, sauf qu’ils sont beaucoup plus petits et que ce sont les seuls survivants. Le film s’ouvre avec numéro 9, qui est donc le neuvième et dernier d’une série de petits bonshommes.

Quand il ouvre les yeux, 9 ne sait pas bien ce qu’il est, où il est et pourquoi un vieil homme est mort par terre. Il sort et rencontre alors d’autres comme lui. Un groupe résiste sous l’égide de numéro 1 dans une ancienne cathédrale abandonnée. Le 9 ne veut pas rester protégé et inactif, et décide de sauver le numéro 2 emporté par une bête métallique terrible. Commence alors un combat très dur, avec de nombreux morts qui rappellent à nouveau que l’on n’a pas ici affaire à un film pour les plus jeunes.

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Le gros point fort de Numéro 9, c’est sa forme. C’est bien simple, ce film d’animation est splendide et ne souffre pas la comparaison avec ceux de Pixar. L’univers est fidèlement transcrit par une quantité de détails à donner le tournis, les personnages sont parfaitement animés, bref, c’est visuellement très beau. C’est aussi un film qui fourmille d’idées graphiques et qui est assez poétique. Les méchantes machines sont aussi très belles à voir, avec des tas de prolongements métalliques et des yeux rouges effrayants. On retrouve bien là des éléments familiers au cinéma de Tim Burton et je dois dire que c’est une réussite totale.

Là où Numéro 9 pèche un peu c’est, vous l’aurez compris, sur le scénario. L’histoire de base n’est pas très originale, mais après tout peu importe (on ne peut pas être constamment révolutionnaire en science-fiction). Plus gênante est la fin, très confuse. On dirait que les scénaristes n’ont pas vraiment su comment finir le scénario et ont opté pour une fin très belle à voir, mais qui n’est pas vraiment justifiée. Le film aurait peut-être gagné à être légèrement plus long (même si sa concision est une force à mon avis) et développer un peu la fin, le rôle du numéro 9…

Ceci étant dit, je recommande chaudement de voir Numéro 9 si vous êtes fan de science-fiction et/ou de Tim Burton et/ou de belles images de synthèse. Et encore une fois, c’est vraiment un des plus beaux films d’animation que j’ai vus…