Eh oui, tout arrive, j’ai regardé un épisode de Plus Belle la Vie… Oui, je sais, la honte et le déshonneur s’abattent sur ma famille pour les 10 générations à venir.
Mais que voulez-vous, je voulais connaître LE phénomène, l’émission qui a réussi l’exploit de détourner les regards de TF1, il fallait le faire ! Une émission regardée chaque jour par plus de 6 millions de Français et qui a une ribambelle de fans. Une série qui a quand même à son compteur dépassé le millier d’épisodes… Bref, je voulais savoir ce que c’était, histoire de ne pas mourir idiot. Ayant récemment profité des soldes et acquis une clé TNT, j’ai donc enregistré un épisode diffusé sur France 4 jeudi dernier, donc je n’ai aucune idée de quel épisode il s’agit, et de toute façon, peu importe.
Peu importe parce que je ne sais pas combien sont payés les scénaristes, mais franchement, l’histoire n’est pas trop compliquée à suivre. On sent bien les grosses ficelles du récit, et on sent bien que le scénario de base doit tenir pendant 4256 épisodes, coûte que coûte. C’est d’un intérêt, donc très limité. Oh, ça n’est pas moins intéressant que les Feux de l’amour, par exemple, mais pas plus non plus. On suit donc la vie de petites gens, vous savez, la fameuse France d’en bas. Ils ont des vies moyennes dans un Marseille imaginaire de carton-pâte qu’un Américain n’aurait pas renié. Ah les clichés, ça y va ! Ne serait-ce que le soleil (il fait toujours beau), le bar bien sûr, lieu de vie commune par excellence (oui oui, c’est une série de 2008, pas 1950), bref, on baigne dans le cliché le plus basique.
Ce qui est bien, avec ce genre de série, c’est que tu peux regarder n’importe quel épisode, tu sais tout ce qui a précédé et tu sais même tout ce qui suit ! Le coup du « je t’aime » sur fond violoneux se voyait dix minutes avant, ben ça n’a pas manqué. Ah, et cette fin façon cliffhanger de série américaine, c’en est tellement radical que j’ai éclaté de rire. Mort de rire parce que pas une seconde vous ne pouvez penser qu’il arrivera du mal à cette pauvre femme…
Le mal, voilà le pire dans Plus Belle la Vie, touchée du syndrome des Chtis, à moins que ça ne soit l’inverse. Les personnages sont nombreux, mais ils sont tous gentils, sincères, ils font le bien toute la journée, ils se disent tout, ils s’aiment, mais c’est d’un déprimant ! À la fin, on a envie de voir un film bien méchant, je ne sais pas moi, No Country For Old Men, la série des Hannibal, un Alien même, enfin peu importe, mais on a envie de voir enfin un méchant ! Je ne sais pas d’où vient cette maladie du cinéma français, mais vraiment, vraiment, ils n’ont pas compris que le plus intéressant, dans l’humanité, c’était le mal. Il y a bien des méchants dans Plus Belle la Vie, attention hein, des très méchants. Tenez-vous bien, ils… volent des porte-monnaie !
Bon et ça dégouline de bons sentiments à en vomir. Rien que la chanson du générique, quelle horreur (faut aimer la vie, c’est mieux) ! Et alors je vous explique le fond philosophique : le racisme, l’homophobie, la drogue (brr, j’en frémis), c’est le mal. La famille, l’amour, l’amitié, la sincérité, le soleil, c’est le bien (aaaah, ça va mieux). Je vous assure, c’est d’un déprimant… Ah, inutile de dire, je pense, que c’est aussi gnangnan et cul cul la praline comme c’est pas permis…
Enfin, je ne vais pas continuer ainsi, j’ai vu un épisode, voilà, c’est fait, maintenant je peux oublier à jamais cette série. Mais quand même, je me demande : pourquoi est-ce que ça marche si bien ? C’est comme les Chtis ça, on dirait qu’il faut absolument que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, sinon ça ne va pas. Mais m… à la fin, Desproges était drôle parce que méchant ! À côté, Dany Boon ou même Gad Elmaleh, ils sont mignons, mais ils ne valent pas grand-chose à côté…
C’était le coup de gueule du jour de Nicolinux, vous pouvez maintenant éteindre l’écran de votre ordinateur et reprendre une activité normale… 😀