Le deuxième long-métrage de Guy Ritchie appartient à la grande famille des films de gangsters. Snatch, tu braques ou tu raques1 n’est pas un film de gangsters très sérieux. Dans un esprit assez similaire à Arnaques, Crimes et Botanique, son premier film, c’est une comédie qui rassemble les pires malfrats qui soient, une bande de bras-cassés qui ne parvient jamais à rien. L’ensemble forme une sorte de thriller vraiment amusant, porté par quelques acteurs en grande forme. Quinze ans après sa sortie, Snatch, tu braques ou tu raques n’a pas vieilli et reste une excellente comédie, à (re)voir !
Deux histoires se mêlent et s’entremêlent dans Snatch, tu braques ou tu raques pour former une intrigue particulièrement complexe à résumer. Mais au fond, elles ne sont pas si essentielles que ça et il suffit de dire que l’on baigne au cœur de la mafia. Il y a des matchs de boxe organisés illégalement et qui sont évidemment truqués, il y a d’énormes diamants volés, des braquages, pas mal de castagne et même quelques morts. Guy Ritchie pourrait dresser un portrait inquiétant de ce milieu, mais on comprend très vite que tous ces hommes ne sont pas vraiment faits pour la mafia. Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre et tous les personnages du film sont plus ridicules que vraiment dangereux. Quelques scènes sont ainsi très drôles, à commencer par le braquage d’un centre qui recueille les paris par deux petites frappes embauchées par un Russe. La scène tourne vite au fiasco, rien ne se passe comme prévu et l’ensemble n’est vraiment pas très sérieux. Snatch, tu braques ou tu raques appartient ainsi beaucoup plus à la comédie qu’au thriller sérieux et le film est souvent très drôle, avec quelques trouvailles, à l’image du chien qui avale un cochon en plastique qui couine. Guy Ritchie se moque gentiment de tous ses personnages, même s’il y en a aussi quelques-uns de plus sérieux dans le lot. L’écriture et la mise en scène rappellent par moments le travail de Quentin Tarantino, on retrouve cette même tendance à l’absurde, mais aussi un travail d’écriture très précis pour les dialogues. Les répliques cultes ne manquent pas dans Snatch, tu braques ou tu raques et plusieurs séquences savoureuses sont liées à des discussions entre les personnages. À cet égard, on pense aussi aux réalisations des frères Coen, avec ce même sens de l’absurde et ces mêmes personnages supposés gangsters et en fait surtout ridicules.
Le casting réuni par Guy Ritchie contribue aussi à la réussite de Snatch, tu braques ou tu raques. De Brad Pitt, parfait en boxeur gitan, jusqu’à Alan Ford qui excelle en parrain éleveur de cochons, en passant par un Jason Statham moins boudin qu’à l’accoutumée, les acteurs sont tous très bons et on rigole de bon cœur souvent grâce à leurs interprétations. Ajoutons à cela une bande originale éclectique et toujours de bon goût et on obtient une comédie très amusante. Certes, le cinéaste exploite déjà bien son style un petit peu outrancier, mais on l’oublie facilement dans Snatch, tu braques ou tu raques, sans doute grâce aux acteurs, aussi par le scénario finement écrit. Le bilan est excellent, on en redemande !
Vous voulez m’aider ?
- Comment un tel titre français a pu être trouvé ? Le mystère reste entier… ↩