Pixels, Chris Colombus

On ne peut pas dire que Chris Colombus aura marqué l’année 2015 dans les salles. Son dernier film, Pixels a fait un flop un petit peu partout et la sortie au cinéma n’a pas suffi à le rentabiliser. Un comble pour un blockbuster comme Hollywood sait si bien les faire, une machine de guerre accompagnée d’un discours marketing parfaitement rodé et de publicités en pagaille. Qui plus est, son idée de base est très bonne : la Terre est attaquée par des extra-terrestres, ça on connaissait, mais l’attaque prend la forme de jeux d’arcade des années 1980. Voilà qui est plus original et très bien exploité, c’est sans conteste le point fort de Pixels. L’idée suffisait probablement pour le court-métrage de Patrick Jean sorti en 2010, mais il fallait remplir un film pendant une heure quarante-cinq. Et malheureusement, tout l’enrobage est globalement mauvais, trop prévisible et sans grand intérêt. Reste que la réalisation signée Chris Colombus mérite d’être vue pour ses séquences pleines de pixels du plus bel effet.

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La séquence la plus impressionnante de Pixels se déroule à New York (évidement), transformé en jeu de Pac-Man géant. La célèbre boule jaune devient un ennemi qui avale tout sur son passage et transforme tous les objets et tous les humains en une pluie de pixels. Pour l’affronter, les héros montent à bord de voitures qui deviennent les fantômes du jeu original et toute la ville devient un plateau de jeu. Une excellente idée, qui justifie sans doute à elle seule de voir le film. On retiendra aussi, dans la séquence finale plus brouillonne, le jeu de Tetris sur les gratte-ciels de la ville. Voilà le cœur du long-métrage de Chris Colombus, ces affrontements qui sont techniquement très convaincants et qui fourmillent de bonnes idées. Tout le reste, c’est du remplissage globalement sans intérêt. L’envahisseur a lancé un défi à la Terre suite à l’envoi d’une capsule dans l’espace avec divers jeux vidéo dans les années 1980. La planète est attaquée, d’abord une base militaire terrassée en quelques minutes par le Galaga, puis le Taj Mahal réduit en miettes par Arkanoid. Face à ces attaques, une poignée d’anciens gamins des années 1980 et joueurs acharnés de l’époque entre en scène pour sauver le monde et ils affrontent les ennemis, d’abord lors d’une partie de Centipede sur la pelouse de Hyde Park, puis cette fameuse partie de Pac-Man new-yorkaise. Et blockbuster oblige, il a fallu glisser une histoire d’amour, un personnage secondaire pour les enfants — en l’occurence le personnage fétiche de Q*bert — et un affrontement entre deux personnages. Autant de lieux communs qui encombrent le film et sont plus frustrant qu’autre chose, il faut bien le dire. Chris Colombus a su réaliser des blockbusters convaincants pour toute la famille, mais Pixels plaira d’abord aux nostalgiques des jeux vidéo des années 1980, ne serait-ce que pour le plaisir procuré par ces anciens jeux d’arcade, adaptés à une échelle jamais vue. Les autres s’ennuieront entre deux scènes d’action et regretteront que le film puisse porter un tel hommage aux classiques du jeu vidéo, tout en portant un regard si négatif sur les jeux modernes1. Néanmoins, l’idée de base reste bien vue et la réalisation est à la hauteur des attentes.

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Chris Colombus prouve encore une fois qu’une idée, aussi bonne soit-elle, ne fait pas un bon film. Pixels repose sur un postulat original et bien trouvé, certes. Les séquences qui mettent ce postulat en action sont très convaincantes et on en prend les yeux comme il faut, c’est vrai. Le scénario a même la bonne idée de ne pas trop se prendre au sérieux et on peut trouver que l’ensemble est assez fun. Mais on ne remplit pas un long-métrage avec aussi peu d’éléments et tout les a-côtés sont ratés. Les personnages caricaturaux ne sont pas intéressants, l’intrigue est caricaturale et le tout est bien vite oublié.


  1. La scène où Brenner, le héros de cette aventure, voit un jeune jouer sur une PS4 à un titre moderne est particulièrement affligeante. Fallait-il vraiment parler de la violence des jeux, ou leur stupidité ? On pourrait dire que Pixels se contente d’opposer deux générations, mais le film donne raison au héros et c’est bien ça le problème…