Arrivé assez tardivement dans le cycle des Avengers, Ant-Man a pourtant été le premier projet d’adaptation d’un comics Marvel. Dès 2003, plusieurs années avant Iron Man qui a lancé la saga au cinéma, Edgar Wright avait dans l’idée de porter cette histoire d’homme fourmi sur les grands écrans. Le projet a piétiné pourtant toutes ces années et il ne sort que maintenant, pour clore le deuxième cycle de la saga, juste après Avengers : L’Ère d’Ultron. Voici donc un nouveau superhéros à ajouter à la liste déjà bien longue de tous les personnages qui interviennent dans la saga. Depuis les prémisses du projet, Edgar Wright a cédé sa place à Peyton Reed pour de mauvaises raisons1 et c’est donc à lui que reviennent les présentations, une étape toujours dangereuse. Pourtant, il se débrouille plutôt bien et si Ant-Man n’est pas un blockbuster qui restera dans les annales du cinéma, il offre une introduction performante pour ce personnage atypique et le fait avec humour. Un bon divertissement estival.
Alors que l’on commençait à bien connaître les différents superhéros qui composent le groupe des Vengeurs, Peyton Reed a la difficile tâche d’en introduire un de plus. Comme Iron Man, Ant-Man n’est pas la fruit d’une expérience malheureuse, mais un type normal transformé par un équipement spécifique. En l’occurrence, un costume capable de réduire la taille d’un être humain à celle d’une fourmi, ce qui a plus d’un avantage. D’une part, la toute petite taille du porteur permet de se faufiler n’importe où, ou presque. Une porte fermée ne pose aucun problème si le pas de la porte n’est pas scellé ; un conduit de ventilation ou même un tuyau d’eau peuvent aussi largement suffire. Les fourmis font aussi preuve d’une force et d’une résistance bien supérieure, et Ant-Man en hérite aussi au passage, ce qui ne gâche rien. On comprend bien l’attrait de cette idée et le long-métrage l’exploite admirablement. Toutes les séquences miniatures sont vraiment bluffantes, on en prend plein la vue avec ce monde miniature parfaitement rendu, où tout élément peut devenir un élément dangereux, ou bien un avantage pour le personnage. Ant-Man représente très bien les différents niveaux de taille et l’univers est toujours à la taille parfaite. On pense parfois à la célèbre comédie Chérie, j’ai rétréci les gosses2, mais la technologie a bien évolué et tout est beaucoup plus impressionnant ici. Peyton Reed remplit ainsi totalement son contrat en la matière et, surtout au cinéma, son film est vraiment époustouflant dans toutes ses séquences rétrécies.
Bien évidemment, Ant-Man ne se limite pas aux seules séquences où l’on voit le personnage à taille de fourmi… et le reste n’est pas aussi convaincant, il faut bien le reconnaître. Pour commencer, l’intrigue met très longtemps à s’installer et on se perd au départ avec l’histoire de Scott Lang, avant qu’il n’enfile le fameux costume. Quand l’intrigue se met enfin en place, on peut être un petit peu déçu par la désinvolture du scénario sur certains points. On ne comprend jamais vraiment pourquoi le docteur Pym, créateur du costume, a choisi Scott. Il y a bien une vague explication, mais l’ensemble reste assez facile, d’autant qu’il n’y a vraiment aucun lien entre les deux personnages. Par la suite, Ant-Man suit un scénario très conventionnel, n’esquive pas les clichés du genre (toute la séquence subatomique était un petit peu trop attendue) et le scénario n’est clairement pas son point fort. Même s’il faut noter l’effort pour relier ce film à la saga Avengers, avec succès dans l’ensemble. Les ponts ne semblent pas trop forcés et la justification de cette découverte aussi tardive d’un superhéros tient la route. Reste que le scénario n’est pas exceptionnel et le long-métrage de Peyton Reed aurait probablement été mauvais, s’il n’était pas sauvé par son humour. Comme les Iron Man et contrairement aux Captain America et autre Thor, le film a le bon goût de ne pas se prendre trop au sérieux, ce qui permet d’être beaucoup plus tolérant. Il n’y a rien d’exceptionnel, mais ces notes humoristiques ici ou là sont appréciables et permettent d’oublier, en partie au moins, ses travers scénaristiques.
Sans être exceptionnel, Ant-Man est un blockbuster parfaitement calibré et qui offre le divertissement attendu. Malgré les changements de direction à sa tête et le temps de développement anormal, le long-métrage est plaisant, mais surtout spectaculaire dans toutes les séquences d’action. Peyton Reed a réussi à son travail d’introduction pour un nouveau personnage qui, à n’en pas douter, se retrouvera dans les futurs Avengers. Réponse avec la phase 3 de la saga, qui débutera dès l’année prochaine avec Captain America: Civil War !
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- Des désaccords « artistiques » entre Edgard Wright et Marvel. Comprenez que Disney, propriétaire de la license, a préféré un réalisateur moins connu et plus souple, pour aller dans une direction probablement plus apte à séduire le plus large public… ↩
- Qui a d’ailleurs, ironie de l’histoire, empêché toute adaptation d’Ant-Man dans les années 1980. Walt Disney était en train de réaliser Chéri, j’ai rétréci les gosses et les deux films ont été jugés trop proches, le projet Marvel a été annulé. ↩