Better Call Saul, Vince Gilligan et Peter Gould (AMC)

Si la série Breaking Bad a si bien fonctionné, c’est en particulier grâce à ses personnages particulièrement réussis. Et dans le lot de personnages secondaires, celui de l’avocat véreux Saul Goodman reste bien ancré en mémoire. Il faut dire qu’il avait été extrêmement bien écrit et incarné à merveille par Bob Odenkirk, si bien que les créateurs de la série ont assez rapidement imaginé un spin-off. Better Call Saul est le résultat, une série dérivée qui ne s’intéresse qu’à ce personnage. Autrefois secondaire, l’avocat devient le personnage principal, mais Vince Gilligan, qui avait déjà créé Breaking Bad, et Peter Gould nous ont réservé une surprise. On pouvait craindre une nouvelle série un peu vide qui se serait contentée de surfer sur le succès de sa devancière, mais Better Call Saul est bien plus que cela. En se plongeant dans l’histoire du personnage, son scénario évite la paresse de la répétition et les dix épisodes de la première saison suivent leur propre voie, tout en gardant des similarités avec la série originale. Les deux créateurs ont réussi leur coup : la première saison donne vraiment envie de voir la suite !

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Dans Breaking Bad, Saul Goodman était déjà un avocat louche, voire carrément malhonnête, que l’on allait voir pour régler des problèmes pas toujours nets. Tant que vous pouviez le payer, il faisait ce que vous vouliez sans trop poser de questions, ce qui a permis à Walter White d’aller le voir pour régler ses soucis financiers liés à la drogue. Better Call Saul, série basée uniquement sur ce personnage, semblait partir dans la même direction, d’autant que son titre reprenait le slogan de l’avocat dans ses publicités. Pourtant, dès le premier épisode de ce spin-off, on comprend bien que cela ne sera pas le cas. Nul Saul Goodman ici, le personnage principal de Vince Gilligan et Peter Gould se nomme encore Jimmy McGill et s’il est bien avocat, il n’a pas du tout la réputation douteuse, ni les clients douteux, qu’on lui connaît. C’est plutôt un avocat un peu miteux, qui a du mal à joindre les deux bouts en s’occupant exclusivement de cas désespérés en tant qu’avocat commis d’office dans le tribunal du coin. On reconnaît malgré tout le personnage par son côté débrouillard et sa facilité à défendre n’importe quel cas, aussi absurde soit-il. La toute première scène de Better Call Saul le présente au tribunal justement, à défendre trois jeunes qui ont fait une « petite bêtise », une erreur de jeunesse comme il le dit si bien. Comme dans Breaking Bad, on ne nous dévoile pas tout et le ressort comique de cette excellente scène est précisément de découvrir la vérité sur ce qu’ils ont vraiment fait (ils sont entrés dans une morgue et ont simulé un acte sexuel avec les têtes des morts) après le plaidoyer vibrant du futur Saul Goodman. D’emblée, le ton de la série est donné : on n’est pas dans la copie de l’originale, mais avec le même état d’esprit, on a une autre histoire et même une série d’un autre genre, avec une ambiance qui rappelle souvent celle de Fargo, la série.

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Dix épisodes, c’est court pour juger d’une série, mais cette première saison est très prometteuse. Il faut dire que Better Call Saul n’a pas choisi la facilité qui aurait consisté à refaire du Breaking Bad, mais avec un angle différent. En remontant plusieurs années en arrière, Vince Gilligan et Peter Gould ont cherché à repartir sur les origines du personnage, quitte à prendre le risque de déstabiliser en retirant quasiment tout ce que l’on connaissait. Certes, on retrouve le personnage de Saul, mais aussi Mike, l’homme de main qui l’aide dans la série originale. Mais ces deux personnages sont différents ici, on sent qu’ils n’ont pas encore vécu tout ce qui doit leur arriver dans les années qui précèdent le début de Breaking Bad. L’un comme l’autre essaient de mener une vie normale et juste, comme avocat et comme gardien du parking devant le tribunal. Et puis ce sont deux personnages beaucoup plus riches dans cette nouvelle série : par une série de flashbacks et de révélations successives, on en apprend plus sur leur histoire. On découvre le passé d’arnaqueur de Saul et on apprend ce qui est arrivé à Mike, ancien policier qui trempait dans des affaires louches. À certains égards, le personnage de Jimmy McGill est plus intéressant que Walter White, il est en tout cas plus crédible grâce à une vraie histoire. Ce n’est pas simplement un avocat qui découvre les joies de traiter avec des clients louches du jour au lendemain, c’est un personnage crédible, qui peine à s’imposer face à un frère qui est l’un des meilleurs avocats du moment. Pendant toute la saison, il doit faire face à plusieurs frustrations et on sent bien qu’elles le conduiront à devenir Saul, mais ce n’est pas évident d’emblée. Better Call Saul prend le temps de poser ses personnages et son histoire et c’est ce qui pouvait sans doute lui arriver de mieux. Bob Odenkirk est parfaitement à l’aise dans son rôle et il apporte beaucoup à la série, tandis que les personnages autour de lui sont tout aussi convaincants, à commencer par Jonathan Banks, impeccable comme toujours dans le rôle de Mike Ehrmantraut.

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Better Call Saul est réalisée par les mêmes qui ont fait Breaking Bad et cela se voit. Même si ce spin-off est différent de la série originale, même s’il déploie son propre univers et ses propres personnages, il conserve la même marque de fabrique. C’est à la fois très bien — la réalisation est soignée et très réussie — et peut-être aussi son plus gros défaut. Après cinq saisons de Breaking Bad, on connait les habitudes de Vince Gilligan et on les retrouve ici. Cette manie de ne pas tout dévoiler, de couper les scènes pile au moment où l’on pourrait enfin avoir une réponse est frustrante et ce n’est pas toujours une bonne chose, car c’est un petit peu trop systématique. Néanmoins, difficile de faire la fine bouche : Better Call Saul est une série très prometteuse et on a hâte de voir la suite !


Better Call Saul, saison 2

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(18 juin 2016)

Sans se presser, Vince Gilligan et Peter Gould déploient le passé de leur personnage principal, et il ne faut pas s’attendre avec cette deuxième saison à un retour rapide vers l’univers de Breaking Bad. On reste dans le passé de Saul Goodman et la suite de la préquelle évite d’ailleurs totalement ce nom, même si Better Call Saul montre de plus en plus le côté sombre du personnage. L’ancien arnaqueur n’est pas un mauvais avocat, mais il ne sait pas être un avocat comme les autres. Cette idée traverse les dix nouveaux épisodes, alors que Jimmy McGill essaie de rentrer dans le rang pour plaire à Kim Wexler, une confrère avec qui il espère aller plus loin. Pour lui faire plaisir, il sort de sa piscine où il buvait cocktails sur cocktails et il accepte un boulot dans une grande firme d’avocats. Sa carrière pourrait être toute tracée, mais il est malheureux et il ne rentre pas dans le moule, ce qui ne fonctionne pas longtemps. Dans le même temps, la série introduit de plus en plus le milieu de la drogue que l’on connaît bien avec Breaking Bad et même si c’est surtout Mike qui a des démêlés avec la mafia locale pour le moment, on voit bien comment l’avocat va finir par y plonger. On n’en est pas encore là, mais les deux univers se rapprochent et on imagine que ce sera encore plus net dans la saison suivante.

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Avec cette deuxième saison, Better Call Saul montre avec force que cette série n’a rien du spin-off gratuit que l’on pouvait craindre. On retrouve quelques points communs avec la série précédente de Vince Gilligan, à commencer par une réalisation souvent audacieuse, avec de longs plans-séquences, des travellings qui dévoilent progressivement les scènes, etc. Alors certes, l’effet de surprise n’est plus là, mais ces dix épisodes sont extrêmement bien réalisés et on trouve difficilement mieux à la télévision aujourd’hui. Par ailleurs, même si de nombreux éléments visuels ont été transmis d’une série à l’autre, celle-ci est plus apaisée, avec un rythme plus calme qui tranche avec la frénésie de sa devancière. Et puis au-delà de la forme, Better Call Saul construit des personnages toujours plus épais et passionnants. Qui pouvait croire que l’avocat interprété par Bob Odenkirk serait aussi intéressant ? Il prend vraiment de l’ampleur et on n’a qu’une hâte maintenant : voir la saison 3 !


Better Call Saul, saison 3

(25 août 2017)

Troisième saison pour Better Call Saul et à nouveau, ce spin off grandit et, épisode après épisode, parvient à grimper les échelons. Cette préquelle qui s’attache aux origines d’un personnage secondaire d’une excellente série est en passe de dépasser l’originale. On n’en est peut-être pas encore là, mais Vince Gilligan et Peter Gould sont en train de signer une très grande série, passionnante et haletante, mais tout en prenant leur temps. C’est peut-être le plus surprenant d’ailleurs : les dix nouveaux épisodes avancent vers Breaking Bad, mais les scénaristes n’ont manifestement pas fini d’épuiser leurs idées pour Saul Goodman et on est encore loin d’avoir relié l’univers de la série principale. Better Call Saul ne se résume pas en quelques lignes, l’intrigue continue de s’épaissir et les personnages sont de plus en plus travaillés pour notre plus grand bonheur.

Jimmy McGill n’a pas abandonné tout espoir d’être un avocat légitime et sérieux, mais les bâtons dans ses roues commencent à être vraiment trop nombreux et on comprend de plus en plus ce qui l’a poussé vers la voie Saul Goodman. L’intrigue ne se rue pas du tout dans cette direction toutefois, c’est même tout le contraire. Le scénario multiplie les voies secondaires, notamment du côté de la mafia de la drogue avec le grand retour de « Gus », le parrain terrifiant de Breaking Bad. C’est encore surtout Mike qui a des contacts avec cet univers, mais la série se contente souvent de suivre Nacho, tout en présentant petit à petit le dispositif mis en place par le roi du poulet. En parallèle, la lutte entre les deux frères avocats s’intensifie et atteint un point de non retour, tout en interdisant à Jimmy McGill de pratiquer pendant un an. Ce qui permet à Better Call Saul d’introduire le nom de l’avocat véreux pour la première fois.

On le sent, tout commence à s’assembler logiquement, néanmoins il faudra encore attendre au moins une saison supplémentaire pour clore ce chapitre. À moins que Vince Gilligan et Peter Gould n’aient encore davantage à raconter ? On n’aurait certainement pas parié sur une durée aussi longue quand Better Call Saul a été annoncé, mais la série a amplement prouvé qu’elle avait de quoi tenir. Et à ce stade, on n’a plus vraiment envie qu’elle s’arrête : vivement l’année prochaine…


Better Call Saul, saison 4

(14 octobre 2018)

Quand Better Call Saul a commencé, le scepticisme était de mise. Certes, Saul Goodman était un personnage secondaire très convaincant dans Breaking Bad, mais était-ce suffisant pour créer une série à part entière ? N’allait-on pas voir une redite de l’œuvre originale, avec un angle original ? En quatre saisons, Vince Gilligan et Peter Gould ont prouvé que ce n’était non seulement pas le cas, mais qu’ils pouvaient créer une série encore plus intense, plus forte et plus intéressante que l’originale. On pouvait encore avoir des doutes jusque-là, mais les dix épisodes de la quatrième saison, tout en liant explicitement les deux séries pour la première fois, confirment ce que l’on pressentait auparavant. Better Call Saul est une grande série, qui dépasse son aîné sur la profondeur psychologique de ses personnages et sur sa mise en scène magistrale. Brillant !

À la fin de la troisième saison, non seulement Jimmy perdait sa licence d’avocat, mais son frère, Charles, était au plus bas et Better Call Saul s’arrêtait à un moment crucial. Sans surprise, le premier épisode reprend sur cet événement et donc la mort de « Chuck », un décès qui hante la saison jusqu’au bout. Ces dix épisodes se déroulent dans l’année qui s’écoule entre la perte de licence de Jimmy et la fin de sa période de probation. Douze mois pendant lesquels il doit s’occuper et prouver à la société qu’il a appris de ses erreurs et qu’il peut devenir à nouveau un avocat. En attendant, faute de mieux, il accepte un petit boulot de vendeur de téléphones dans une boutique qui ne voit jamais aucun client. Débrouillard comme toujours, Jimmy a l’idée de vendre des téléphones pré-payés au noir, dans la rue, pour permettre à des clients pas toujours nets d’avoir un moyen de communication sûr et intraçable. Le spectateur commence à sentir les prémisses de l’univers de Breaking Bad, d’autant que Jimmy utilise un nom d’emprunt pour ne pas griller sa réputation d’avocat. Vous avez deviné, il s’agit de Saul Goodman. Et pour ne rien gâcher, il embauche en guide de garde du corps Huel Babinnaux, celui-là même que l’on retrouvera dans son cabinet d’avocat ferreux dans l’autre série. Tout s’assemble, même si Vince Gilligan et Peter Gould ne se pressent toujours pas, ils prennent leur temps et on ne leur en veut pas. En fait, on espère même qu’il leur reste plusieurs saisons avant d’épuiser cette préquelle1. Ce qui est sûr, c’est qu’il en reste au moins une, pour compléter les trous. Avant de la voir, ces dix épisodes ne se contentent pas de raccrocher aux branches de Breaking Bad pour Saul, on découvre aussi pour la première fois le laboratoire de Gus situé sous une blanchisserie et surtout sa création.

Ces éléments du passé qui viennent s’éclaircir sont intéressants pour les fans, mais ce ne sont pas ces explications qui font la réussite de Better Call Saul. Seules, elles auraient donné une série sympathique, sans plus, alors que Vince Gilligan et Peter Gould ont construit une œuvre vraiment excellente, indéniablement l’une des meilleures séries de ces dernières années. Sa véritable force, ce n’est pas l’histoire des origines, ce sont les personnages, leur psychologie soignée, le jeu d’acteurs impeccable. On a déjà évoqué Bob Odenkirk et Jonathan Banks, mais Rhea Seehorn est parfaite dans le rôle de Kim et elle a encore une fois l’occasion de le prouver dans cette saison où son personnage s’écarte de celui de Jimmy. Better Call Saul est aussi une œuvre sublime, avec des plans de toute beauté et une construction toujours sophistiquée, jamais gratuite. Et le plus impressionnant dans l’histoire, c’est que Vince Gilligan et Peter Gould n’ont même pas besoin d’en faire des caisses, leur histoire est au fond très simple et même banal. Mais leur attention au détail fait toute la différence. C’est beau et c’est passionnant : on en redemande.


Better Call Saul, saison 5

(2 mai 2020)

Les créateurs de Better Call Saul se sont manifestement aperçus eux aussi que le personnage de Jimmy McGill était bien meilleur que celui de Walter White, le héros de Breaking Bad. Peu pressés d’en finir avec lui, ils lui offrent ainsi une saison supplémentaire, sans pour autant faire le lien avec leur série principale. Cela ne devrait plus trop tarder maintenant, AMC a d’ailleurs indiqué que la sixième saison sera la dernière, mais ils ont apparemment encore suffisamment d’idées pour remplir près de vingt heures d’histoire, dont ces dix épisodes qui composent la cinquième saison. Au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’originale, la préquelle perd peut-être un petit peu en surprises et devient plus une reconnaissance de ce qui va arriver, mais Better Call Saul maintient malgré tout son excellent niveau et reste passionnante jusqu’au bout.

Saul Goodman est enfin arrivé, l’avocat véreux que l’on a appris à connaître dans Breaking Bad fait son entrée pour de bon dans cette saison. Le nom était apparu dans la précédente, mais il s’agissait encore uniquement de vendre des téléphones portables dans la rue. Mais quand Jimmy récupère sa licence pour exercer en tant qu’avocat, il a un moment « eureka » : plutôt que de continuer à exercer avec le nom du frère qui l’a tant fait souffrir, pourquoi ne pas changer de nom et opter pour une nouvelle approche ? Loin des gros cabinets d’avocat, loin des gros clients fortunés, Saul veut défendre ceux qui ont acheté ses téléphones jetables, tous les petits malfrats qui se retrouveront forcément un jour face à un juge. Inévitablement, ce choix le conduit dans l’univers de la drogue et Better Call Saul continue de mettre en place l’intrigue de la série principale créée par Vince Gilligan. Comme dans toute préquelle, il y a des impondérables à respecter pour ne pas casser la logique d’ensemble. Ainsi, Saul/Jimmy ne rencontre jamais Gustavo Fring, puisqu’ils ne se connaissent pas dans la suite, mais il rencontre Nacho Varga et il connaissait déjà Mike évidemment. Et surtout, il met pour la première fois un vrai pied dans les cartels de la drogue, avec tous les ennuis associés que l’on peut imaginer. Le point d’orgue de cette saison, une traversée du désert, justifie à nouveau complètement la réputation de la série, sans être entièrement novateur, puisque c’est déjà une idée que l’on avait croisé dans Breaking Bad. D’ailleurs, s’il faut faire les difficiles, on peut noter que Better Call Saul perd un petit peu de son esprit en se rapprochant de la série « principale ». Cette saison est un petit peu moins forte, peut-être précisément parce que l’on est sur un terrain aussi familier. N’allez pas croire que Vince Gilligan et Peter Gould ont signé une mauvaise saison, ces dix épisodes restent indubitablement parmi ce qui se fait de mieux sur petit écran. Malgré tout, cette cinquième saison surprend moins et traine peut-être un poil en longueur.

Malgré ces réserves, on a vraiment hâte de voir la suite et de finir de comprendre comment Saul Goodman est devenu ce qu’il est. La progression du personnage est assez claire, il croise la mort de face pour la première fois et on sent bien que quelque chose s’est brisé définitivement en lui — au passage, s’il fallait encore une preuve du talent de Bob Odenkirk, on l’a encore eu avec sa prestation. La question plus intéressante dans cette cinquième saison de Better Call Saul concerne davantage Kim, qui connaît une progression passionnante avec une richesse insoupçonnée dans son personnage. Que va-t-il lui arriver ? Que va-t-elle faire ? Plus que les ponts lancés avec le monde de la drogue, et plus que le final en demi-teinte, ce sont ces questions qui donnent envie de voir la suite. Vivement !

➡️ Critique de la saison 6 sur mon nouveau blog ⬅️


  1. Puisque Breaking Bad en comptait cinq, peut-être que la suivante sera la dernière ?