Le Cosy à Quimper

Situé à l’entrée de la rue du Sallé et à deux pas de la place au Beurre, Le Cosy est au beau milieu des milliers de crêperies qui abondent dans le centre historique de Quimper. Placé au pied d’une vieille bâtisse ancienne, ce restaurant ferait un excellent cadre pour proposer des crêpes, mais cette adresse propose plutôt une cuisine française moderne, dans l’esprit d’un bistro, mais avec une approche plutôt gastronomique. Pas de carte permanente ici, mais des ardoises qui changent chaque jour en fonction des produits disponibles. On ne fait guère mieux pour garantir la fraicheur de ce qui est servi, et ajoutez à cela des recettes inventives et excellentes et vous obtiendrez un excellent plan pour faire une pause entre deux crêperies.

Dans ce coin de la ville, tout est en pierres anciennes, des pavés dans les rues jusqu’aux murs des petits immeubles, en passant par l’intérieur des bâtiments. C’est aussi le cas dans la minuscule salle au rez-de-chaussée du Cosy, avec tout ce que l’ancien a comme charme. Outre les murs en pierre, il y a le plafond en bois et l’escalier qui craque à chaque passage : pas de doute, on est dans une très vieille maison. Le restaurant ne se contente pas de cette salle qui accueille moins d’une quinzaine de convives quand elle est complète, il y a plusieurs niveaux au-dessus et les cuisines sont encore à l’étage. Quoi qu’il en soit, l’adresse a énormément de charmes et les pierres épaisses sont bien agréables quand les températures estivales s’en mêlent. On s’installe à une table et un serveur arrive vite avec les cartes… ou plutôt, les ardoises. Rien de fixe ici, même s’il y a quelques plats signatures qui reviennent régulièrement : l’essentiel est composé au jour le jour, en fonction des produits et des inspirations du cuisinier. La mer est au rendez-vous, c’est logique pour un restaurant quimpérois, et il y a plusieurs entrées et plats composés autour d’un poisson. Plusieurs propositions aussi pour les amateurs de viandes, seuls les végétariens resteront sur leur faim, ce n’est clairement pas l’esprit de la maison.

Pour les autres, il y a de quoi faire et on commence le repas avec deux entrées fraiches parfaites en été : d’un côté, des rillettes de saumon maison, et de l’autre une tartine de fêta grillée accompagnée de quelques crudités qui apportent toute la fraicheur nécessaire. Et qui compensent bien le fromage assez rond et très salé, mais sans être désagréable. La fêta se mange rarement grillée, mais c’est une excellente idée, cela donne une texture différente en bouche, et le goût gagne aussi en profondeur pour l’occasion, c’est très bon. Les rillettes de saumon sont indéniablement faites sur place, elles n’ont rien à voir avec ce que l’on trouve au supermarché et les morceaux de poisson encore visibles apportent toute la mâche nécessaire. Simple, mais tellement efficace, on en redemanderait ! Attention à ne pas vous faire piéger par le pain et le beurre (salé, cela va sans dire) servi automatiquement en début de repas, les plats méritent aussi votre attention. Nous n’avons testé qu’une assiette, mais elle était parfaite, originale et vraiment savoureuse. Ce burger de Lieu Jaune ne ressemble à la version carnée des fast-food que d’assez loin, c’est une recette bien plus inventive et pleine de goûts qui explosent en bouche. Des galettes épaisses au blé noir remplacent le bun traditionnel, et elles sont colorées avec du jus de betteraves qui apporte aussi une saveur supplémentaire à l’assiette. À la place du ketchup, de la tapenade, un choix étonnant au premier abord, mais qui s’avère payant, cela apporte un coup de boost à l’ensemble. Le poisson est un généreux filé bien frais et parfaitement cuit et ce burger revisité est décidément très réussi, tout comme les frites de patates douces qui l’accompagnent. C’est une variante assez connue aux frites traditionnelles, elles apportent un goût plus marqué et surtout un aspect sucré que les pommes de terre n’ont pas. Tout ceci est déjà excellent, mais on n’a pas encore abordé le secret de l’assiette, le petit pot de beurre blanc sur le côté. Préparée à partir des carcasses du poisson et montée au beurre (salé, cela va sans dire), cette sauce est une tuerie qui vous fait regretter le pain mangé en début de repas. C’est là que vous avez envie de saucer la totalité du pot, mais le repas est déjà trop généreux et il faut malheureusement en laisser… un drame !

Vous l’aurez compris, nous n’avons pas pu tester les desserts. La carte est très classique pour le coup, mais s’ils sont aussi bien réalisés que le reste, ils méritent peut-être de ménager son appétit. Le Cosy n’accroche pas nécessairement le regard de la rue, mais ce restaurant vaut le détour au milieu des crêperies. Chaudement recommandé.