À l’origine, une mini série publiée sur internet nommée La Dernière série avant la Fin du Monde. Sept épisodes d’environ cinq minutes chacun où une bande de potes vraiment geeks s’amusent à parodier les fins du monde que la science-fiction ou l’heroïc-fantasy ont imaginé. Zombies et autres morts-vivants, le Cthulhu de Lovecraft, Retour vers le futur, monstres immenses et jeux de rôle… tout y passe dans cette série loufoque et assez drôle. La série ayant connu un peu de succès, ses créateurs ont décidé de la prolonger, mais avec une bande-dessinée. La Dernière BD avant la Fin du Monde était née. Malheureusement, le changement de média ne s’est pas fait sans difficulté : alors que les vidéos étaient courtes et incisives, la BD souffre d’un trop plein. Il y a trop de références, beaucoup plus encore que dans la série originale, si bien que l’ensemble manque de cohérence et devient un peu étouffant. Au total, on sourit parfois, mais on ne rigole pas vraiment, dommage…
L’histoire de La Dernière BD avant la Fin du Monde reprend deux ans après la fin de la série. Décembre 2014 donc, l’apocalypse a eu lieu et les héros se sont enfermés dans le bar pendant tout ce temps. Ils se décident enfin à sortir et se mettent en tête de revenir dans le passé pour modifier le présent. Dès la première page de cette bande-dessinée, Damien Maric et Yigaël jouent sur le principal moteur de l’ensemble : le clin d’œil. On a ainsi une carte de France entièrement aux mains des envahisseurs, à l’exception d’un lieux qui résiste encore et toujours : ce bar parisien où l’action de la série se déroulait. L’idée est amusante et on a hâte de découvrir la suite, mais les références s’accumulent et on a vite le sentiment que la BD n’a, comme seule raison d’être, leur multiplication. Plus encore que dans les épisodes de série, les cases sont pleines de clins d’œil, qui à Star Wars, qui au Guide du voyageur galactique de Douglas Adams, aux comics, à Jurassic Park ou bien encore à Robocop. Il y en a trop pour qu’on les cite toutes, mais si vous aimez dénicher des références, vous serez aux anges avec cette bande-dessinée. Malheureusement, passée la réjouissance de la découverte, il ne reste pas grand-chose dans La Dernière BD avant la Fin du Monde et c’est bien le problème. À trop multiplier les ouvertures vers d’autres œuvres, ses créateurs en ont oublié d’imaginer une histoire originale, ou au moins des gags un petit peu drôles. On s’ennuie un peu et c’est à peine si on trouve de quoi sourire. L’humour absurde à l’anglaise fonctionnait beaucoup mieux dans la série, peut-être parce qu’il y avait des acteurs et des mimiques. La bande-dessinée nécessiterait des textes mieux écrits pour que ce soit aussi drôle et, hélas, le compte n’y est pas.
La Dernière BD avant la Fin du Monde était une bonne idée, d’autant que la série qui la précède fonctionnait plutôt bien. Damien Maric et Yigaël poursuivent l’histoire mise en place dans les sept épisodes et ils se sont manifestement dits qu’en allant encore plus loin dans les références et les clins d’œil, ils auraient quelque chose d’encore plus drôle. Le résultat prouve bien qu’il n’en est rien et que, bien au contraire, cette bande-dessinée souffre d’un trop plein. Dommage…