Dans la série des films calibrés pour ados, Divergente ne se distinguait pas par son originalité, mais plutôt par sa médiocre banalité. Réalisé par Neil Burger, ce premier volet de l’adaptation au cinéma d’une trilogie romanesque — qui donnera quatre longs-métrages, on a l’habitude maintenant, hélas… — était un ratage assez complet, entre caricature et science-fiction naïve. Autant dire que l’on n’attendait rien du deuxième volet et, comme c’est souvent le cas en pareille circonstance, Divergente 2 : L’Insurrection une plutôt bonne surprise, dans l’ensemble. Sans faire des miracles, Robert Schwentke redresse la barre avec une suite beaucoup plus sombre qui, même si elle souffre toujours de la naïveté de Veronica Roth, parvient au moins à divertir par moments. Malheureusement, on retombe vite dans les travers de cet univers simpliste et si souvent incohérent…
L’avantage quand on imagine un univers de science-fiction aussi plein de clichés, c’est que même sans avoir vu le premier volet, vous ne serez probablement pas totalement perdu devant Divergente 2 : L’Insurrection. Le long-métrage reprend pourtant juste après la fin de Divergente, alors que le pouvoir en place dans le Chicago dévasté a déclaré la guerre contre les divergents, et en particulier contre Tris et Four, les deux héros amoureux. Quelques flashbacks évoquent la bataille de la fin du premier épisode et on embraye rapidement sur la suite de l’histoire qui concerne l’insurrection menée par les héros contre le pouvoir en question. Ce n’est absolument pas original et, plus encore que son prédécesseur, le film de Robert Schwentke a des allures de clone de Hunger Games. De la division de la société, ici en faction, jusqu’au pouvoir totalitaire, tout y est et autant dire que ce film passant après, on s’ennuie un petit peu. En tout cas, l’effet de surprise probablement escompté n’y est pas et on suit les aventures de nos héros poliment, sans trop y croire d’ailleurs. Si suspense il y a, il ne vient pas du sort des deux héros, qui sont naturellement au cœur des enjeux et qui le seront probablement jusqu’au bout. Ne soyons pas injuste : Divergente 2 : L’Insurrection ménage quelques idées légèrement plus originales, avec notamment une position presque féministe assez inattendue. Outre l’héroïne, la méchante est une femme et deux alliées sont aussi des femmes, alors qu’à l’inverse, les hommes sont majoritairement inutiles — jusqu’au héros qui se précipite bêtement dans un piège — ou bien ce sont des traitres. Difficile de juger si c’est volontaire ou non, mais c’est quelque chose que l’on ne retrouve pas dans les autres productions calibrées.
Divergente 2 : L’Insurrection parvient à divertir par moment, c’est indéniablement son point fort par rapport à son prédécesseur. Certaines scènes sont assez réussies et, dans la catégorie du blockbuster d’action hollywoodien, Robert Schwentke fait le travail qu’on lui demande, et c’est déjà ça. Dans le genre, Le Labyrinthe était beaucoup plus fun, mais on partait de loin avec cette licence et il faut reconnaître qu’il y a eu des progrès. Pour autant, le film échoue à dépasser le stade du divertissement aussitôt oublié, quand il n’est pas encore assez pénible à suivre. Plusieurs raisons à cela, mais la plus évidente est certainement que le scénario est si convenu qu’on le devine entièrement à l’avance. C’est certainement plus la faute de l’auteur originale que des scénaristes, mais quand même, il devait bien y avoir un moyen pour éviter cette impression pénible que l’on est sur des rails (parfois littéralement) du début à la fin. On verra si la suite est plus originale, Divergente 2 : L’Insurrection est à cet égard d’ailleurs plutôt sage et surprend même en évitant le cliff-hanger attendu, mais en attendant, c’est attristant de constater que le même moule doit toujours être systématiquement suivi. On ne reviendra pas sur le système de factions qui n’a jamais été aussi caricatural que dans ces scènes bucoliques à la campagne… L’autre gros point noir est, comme avec Divergente, les incohérences et là encore, qu’importe si le coupable est le roman original. Les méchants mettent un implant dans leurs ennemis, mais ils ne peuvent pas les retrouver grâce à lui ? Et alors qu’ils pourraient les détruire immédiatement, ils ne font rien, laissant le temps aux gentils de trouver une solution ? Et puis on veut nous faire croire qu’en 200 ans, personne n’a eu l’idée de voir ce qu’il y avait derrière le mur ? On pourrait multiplier les exemples, mais disons simplement que Divergente 2 : L’Insurrection perd au passage en crédibilité. Et pour ce genre de film, totalement au premier degré, c’est tout de même un peu gênant.
Robert Schwentke fait un meilleur travail que son prédécesseur, mais ce n’était pas très difficile. Et malheureusement, Divergente 2 : L’Insurrection a beau être moins mauvais, cela ne veut pas dire qu’il est bon pour autant. Entre clichés grossiers et incohérences énormes, le film reste assez pénible à suivre par moments et les bons points ne compensent pas tout à fait ces défauts. La suite sera-t-elle plus intéressante ? Difficile d’en juger, mais on ne pariera pas trop dessus…
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