Fast and Furious 8, Felix Gary Gray

Comment aller encore plus loin dans la saga Fast and Furious ? À chaque nouvel épisode, c'est apparemment le seul mot d'ordre et on pourrait penser que les scénaristes sont à court d'idées au bout de huit épisodes, mais pas du tout. Fast and Furious 8 n'a pas beaucoup d'intérêt cinématographique, néanmoins la séquence de course-poursuite sur la glace de Sibérie entre les voitures de courses habituelles et un sous-marin nucléaire vaut le détour. Après le tank du sixième film, c'est encore plus fort et le plus fort, c'est que la séquence tient la route dans cet univers de n'importe quoi. Felix Gary Gray a la bonne idée de ne pas essayer d'enrober ses séquences d'action avec une histoire inutilement compliquée. Résultat, ce nouveau long-métrage assume sa simplicité et assure le spectacle.

Les producteurs ne se sont toujours pas décidés à proposer un Fast and Furious totalement dépourvu d'une vague histoire et il fallait bien inventer quelque chose pour ce huitième film. Néanmoins, les scénaristes donnent vraiment le sentiment qu'ils savent que ce n'est pas le point fort de la saga et l'intrigue est relayée au second plan tout au long de ce volet. La première séquence est intéressante à cet égard : Felix Gary Gray prend un malin plaisir à filmer la confrontation entre Dominic Torreto (Vin Diesel comme toujours, qui a l'air de bien s'amuser d'ailleurs) et un local, la scène de course qui suit est du pur divertissement fun et sans intérêt pour la suite de l'histoire et pendant quelques minutes on n'a que du spectacle. La scène suivante introduit l'intrigue principale, mais elle dure beaucoup moins longtemps et elle est évacuée rapidement. On découvre le grand méchant de l'histoire, en fait une méchante, et on apprend qu'elle a un moyen de pression sur le héros, mais on ne sait pas lequel et le film enchaîne extrêmement vite. C'est le cas jusqu'à la fin : Fast and Furious 8 n'essaie pas vraiment de créer des personnages au-delà de ceux que l'on connaît déjà, la méchante incarnée par Charlize Theron est transparente et au fond, toute cette partie n'est pas importante. Ce qui compte avant tout, c'est l'action et sur ce point, le blockbuster est au point. Il offre non seulement quelques séquences très spectaculaires — on a déjà évoqué la course-poursuite avec le sous-marin —, mais il invente de nouvelles idées pour éviter la répétition. La séquence dans la ville avec les voitures conduites automatiquement repose sur une idée brillante et elle fonctionne à merveille. On peut critiquer la saga sur beaucoup de points, mais il faut reconnaître cela : elle ne manque pas d'idées !

Pour le reste, Fast and Furious 8 est le défilé habituel de clichés en tout genre, sur les femmes, la virilité, les grosses bagnoles et surtout sur la famille, avec encore quelques scènes affligeantes de mièvrerie. Fort heureusement toutefois, Felix Gary Gray semble avoir bien compris quels étaient les points forts de la saga et il se concentre sur eux, en réduisant au strict minimum les passages obligés moins réussis. À défaut d'être un très bon film, Fast and Furious 8 est au moins un divertissement spectaculaire et fun.