Entre deux films récents, ce soir fut dédié aux Implacables, film de Raoul Walsh datant de 1955. Merci à l’excellent site Critikat pour leur invitation et leurs séances-débats organisées, je le rappelle, chaque premier jeudi du mois. Cela fait la deuxième fois que je participe et je suis conquis : je vais voir un film totalement inconnu et je ressors en ayant non seulement découvert un film mais aussi appris énormément de chose sur une partie de l’histoire du cinéma.
Ainsi, après le film noir, place au Western ! Ce film se situe, en effet, dans la veine des westerns classiques, juste avant la fin de ceux-ci. Réalisé en Cinemascope, il présente dans de grandioses paysages, une histoire assez simple en apparence, même si compliquée par l’imbrication d’au moins deux histoires, une histoire amoureuse venant s’ajouter comme l’affiche l’indique bien. Soit deux frères, anciens soldats devenus bandits qui, pour gagner des sous, kidnappent un riche propriétaire du Montana. Ce dernier leur propose un deal : transporter depuis leur Texas natal un troupeau de vaches jusqu’au Montana, contre plein d’argent. Le deal est accepté et le trio rencontre, en route, une femme à la recherche d’or et dont les deux héros tomberont amoureux. Évidemment, toute la question du film est de savoir qui elle choisira, entre le grand homme qui rêve en grand, et l’homme simple qui rêve petit.
Le titre original du film, The Tall Men, pointe du doigt un des enjeux du film qui se révèle en fait bien plus profond que la simple histoire amoureuse : il ne s’agit pas moins que de savoir qui, des grands ou des petits, a fait les États-Unis. Raoul Walsh a sa réponse — que je ne dévoilerai pas ici même si le suspense ne dure pas vraiment — et cette réponse le rapproche d’un autre réalisateur de la même époque, un réalisateur qui a pour ainsi dire écarté Raoul Walsh de la célébrité : John Ford. Les deux réalisateurs ont ainsi plusieurs points communs et le Raoul Walsh, pourtant très prolifique (ce film était son 128e et il en faisait au moins deux par ans !), a été globalement oublié.
Pourtant, les Implacables ne manquent pas d’intérêt. Déjà parce que ce film constitue un peu l’archétype du western ((Ce qui est utile quand, comme moi, on ne connaît pas vraiment ses classiques et découvre le western par le cinéma actuel…)), avec un respect méthodique des règles de l’art. Mais le film n’en reste pas à ce respect et sait conserver une distance ironique bienvenue. L’humour est ainsi très présent et apporte un réel intérêt à ce film. Ainsi, l’attaque finale des indiens est tellement caricaturale — les Indiens, et leurs plumes, étant plus des enfants gentils que de terribles tueurs — qu’elle ne peut qu’être prise au second degré. L’humour, assez amer parfois, est présent dès le départ et ne quitte plus le film, apportant un réel intérêt, trouvé-je.
Il y aurait beaucoup à dire encore sur ce film, mais Critikat le fait bien mieux que moi. Je me contenterai donc de vous recommander le film, qui passe à l’Action Christine et le site qui, non seulement réalise d’excellentes critiques, mais en plus invite ses lecteurs à des séances de cinéma. Un site à découvrir si vous ne connaissiez pas !