Insidious : Chapitre 2, James Wan

Après un premier volet qui faisait dans l’horreur assez conventionnelle, autour d’une famille hantée par des esprits bien peu plaisants, James Wan a sorti une suite, pour la première fois de sa carrière1. Insidious : Chapitre 2 n’est pas une variation sur le thème, pas plus que c’est une reprise dans un autre cadre ou avec une autre famille. Non, c’est une suite qui reprend sans attendre, directement à la suite d’Insidious et qui amplifie considérablement les idées de ce dernier. Si l’on pouvait trouver le premier volet un peu trop conventionnel, ce chapitre 2 est bien plus réjouissant avec, entre autres, son jeu sur le voyage temporel qui offre la note d’originalité à ce genre qui en manque souvent.

Insidious chapitre 2 wan

À la toute fin d’Insidious, James Wan glissait un ultime twist qui remettait en cause la fin heureuse qui semblait se dessiner. La famille Lambert avait pourtant réussi à sortir d’une passe difficile, avec la fin du coma de leur fils, repêché par Josh, son père, dans le monde des morts. Sauf que ce dernier semblait lui aussi possédé et il y avait de forts doutes qu’il ait étranglé l’exorciste venue les aider. Quand Insidious : Chapitre 2 commence, Renai, la mère, est interrogée pour un policier dans le cadre d’une enquête concernant la mort de l’exorciste. Toute la famille a emménagé dans la maison de Lorraine, la mère de Josh, et elle est prête à repartir sur de bonnes bases, sauf que non. D’emblée, James Wan glisse tous les indices du genre pour nous faire comprendre que les Lambert ne sont pas encore tirés d’affaire. De fait, comme on s’en doutait à la fin du premier volet, c’est Josh cette fois qui est possédé, mais sa femme, sa mère et ses enfants ne le voient pas tout de suite. Comme dans tout bon film d’horreur qui se respecte, le cinéaste s’amuse à mettre en place une ambiance avec des notes de piano qui résonnent sans raison, des portes qui grincent et d’autres qui claquent, des objets qui se déplacent seuls, etc. Tout le décorum habituel est convoqué dans ce long-métrage qui assume, comme à chaque fois sous la caméra du cinéaste malaisien, totalement son appartenance au genre de l’horreur et son côté film de genre. Cette première partie n’est pas très originale, mais il faut reconnaître qu’elle est bien faite.

Insidious chapitre 2 patrick wilson ty simpkins

Après cette introduction parfaitement respectueuse du genre, Insidious : Chapitre 2 évolue rapidement et gagne en originalité avec une deuxième partie qui s’éloigne des canons du genre. Comme dans le premier volet, l’action se déroule à la fois dans le monde des vivants et dans celui des morts, toujours représenté par une vaste surface totalement noire entre des maisons qui sont des doubles des maisons des vivants. Une idée originale que l’on avait découverte dans Insidious, mais qui est ici considérablement développée. James Wan en fait même le cœur de sa nouvelle intrigue et introduit une idée supplémentaire : le voyage temporel. Difficile de trop en dire sous peine de dévoiler des éléments essentiels de l’intrigue, mais ces déplacements dans le temps sont très amusants, d’autant que le scénario ne s’est pas contenté de les limiter à ce film, il intègre aussi le premier volet pour constituer un tout parfaitement cohérent. C’était assez gonflé, mais le résultat fonctionne vraiment bien et tous les amateurs des voyages dans le temps devraient y trouver leur compte. De fait, Insidious : Chapitre 2 limite nettement le côté horreur, au profit d’un récit plus complexe qu’escompté. On retrouve bien entendu des touches du genre d’un bout à l’autre, mais le scénario est plus recherché et le résultat plus fun, surtout si on n’aime que moyennement l’horreur. Espérons que la fin, à nouveau un peu grossièrement ouverte, ne laisse pas ouverte la voie de la saga répétitive.

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Pour sa première suite, James Wan ne fait pas l’erreur de la redite. Insidious : Chapitre 2 reprend très exactement là où Insidious s’était arrêté et cette deuxième partie étend l’univers sans se répéter et offre un ensemble parfaitement cohérent. Très classique dans sa première partie, le long-métrage s’offre en outre le luxe d’aller vers plus de diversité dans un second temps, avec un jeu sur les époques très amusant à suivre. Les amateurs d’horreur pure seront sans doute un petit peu déçus, les autres apprécieront au contraire mieux cet univers plus original. Un bon divertissement…


  1. Non, ce n’est pas une erreur : Saw est le seul de la longue saga à avoir été réalisé par James Wan.