L.A. Confidential, Curtis Hanson

Adapté du roman de James Ellroy du même nom, L.A. Confidential plonge ses spectateurs dans un Los Angeles des années 1950 particulièrement sombre. L’adaptation réalisée par Curtis Hanson simplifie considérablement le roman original, tout en gardant bien son esprit et surtout ses personnages très intenses. Pas étonnant que le film ait connu un grand succès à sa sortie et reste, plus de vingt ans plus tard, considéré comme un classique. L.A. Confidential déploie une intrigue noire et tourmentée avec beaucoup de talent et tous ses acteurs sont impeccables dans leurs rôles complexes. Un excellent film.

L’intrigue de L.A. Confidential a beau avoir été simplifiée pour le passage au Septième art, elle reste relativement complexe et touffue. Il y a plusieurs arcs narratifs qui s’entremêlent et se rejoignent finalement, mais pour résumer, disons qu’il s’agit d’une enquête policière autour d’un massacre perpétré dans un bar. Trois noirs sont accusés très rapidement et un petit peu trop simplement, mais trois détectives de la police trouvent cela louche et finissent par mettre en évidence un complot de la part de plusieurs de leurs supérieurs et des notables de la ville. C’est complexe, mais en même temps pas forcément essentiel et Curtis Hanson parvient très bien à maintenir l’intérêt jusqu’au bout et de garder des explications assez claires. Plus fondamentalement, on sent que ce sont les personnages qui ont intéressé avant tout le réalisateur, et en particulier trois d’entre eux. Il y a le jeune sergent Ed Exley, très ambitieux et qui essaie de venger la mort de son père, policier de légende qui a été tué par un inconnu. Il y a « Bud » White, un officier talentueux, mais qui a du mal à garder son calme et qui a tendance à attaquer violemment tous les hommes qui s’en prennent à des femmes. Et le sergent Jack Vincennes, un détective mondain qui apprécie surtout de travailler pour une série télé et qui s’arrange avec le patron du journal local pour fabriquer des exclusivités. Ce sont trois hommes extrêmement différents et plus complexes qu’il n’y paraît, avec un profil psychologique travaillé et qui se dévoile petit à petit. Pour les incarner, L.A. Confidential a fait confiance à deux inconnus à l’époque, Guy Pearce et Russel Crowe, qui sont impeccables dans les rôles d’Ed et White, ainsi qu’à Kevin Spacey, qui semble né pour incarner le rôle de Vincennes. Le trio est impeccable, et Curtis Hanson peut aussi compter sur le reste du casting : de Kim Basinger à James Cromwell, en passant par Denny DeVito, ils sont tous excellents et contribuent au succès du projet.

L.A. Confidential bénéficie aussi d’une ambiance très réussie, avec un esprit de film noir lié logiquement à l’époque, mais aussi un style bien à lui. La reconstitution, discrète, est fidèle à l’époque et particulière convaincante elle aussi. Difficile de trouver à redire, Curtis Hanson signe une adaptation très convaincante du roman original de James Ellroy. Bien des années après sa sortie, le long-métrage mérite toujours autant le détour, c’est bien la définition d’un classique.