Layer Cake, Matthew Vaughn

Matthew Vaughn s’est fait connaître pour ses long-métrages pleins de second degré, mais il a commence sa carrière derrière la caméra avec un film de gangsters dans la plus grande tradition du genre. Adapté d’un roman de J.J. Connoly, Layer Cake suit le parcours d’un membre de la mafia anglaise dans les différentes strates du gâteau — d’où le nom du film — qui composent le monde du crime. Pour autant, on peut compter sur la facétie du cinéaste pour offrir une lecture légèrement dynamitée de cette histoire par ailleurs très classique. Layer Cake est un divertissement fun et léger, un vrai plaisir à (re)découvrir !

layer-cake-vaughn

Au cœur de l’intrigue, il y a cet homme qui n’est jamais nommé, la trentaine, dealer de drogue à succès à Londres. Layer Cake commence avec sa voix qui nous explique les secrets pour bien s’en sortir dans ce métier. La prudence, la modestie des opérations et surtout un plan fixe à tenir : quand on est au top dans le milieu, il faut partir. Et c’est justement ce que notre héros compte faire quand le film commence, mais on s’en doute bien, rien ne sera aussi simple. Très vite, l’intrigue se met en place en multipliant les problèmes : le personnage doit retrouver une fille pour aider son fournisseur de drogue et il doit aussi récupérer un paquet de LSD volée à la mafia serbe… Bref, les ennuis arrivent vite et Matthew Vaughn peut déployer toutes les emmerdes qu’il a prévues pour ses personnages. C’est le principal moteur de l’action et même si ce n’est pas très original, c’est très bien mené et fun. On sent que le personnage perd très vite le contrôle absolu qu’il mettait en avant au départ et tout l’enjeu de Layer Cake se résume vite à savoir qui va arnaquer qui. Et on se demande bien qui va survivre dans cette galère, jusqu’au bout la survie d’aucun personnage n’est assurée. L’ambiance n’est pas très noire, c’est probablement la marque de fabrique du réalisateur et on s’amuse plus qu’on ne craint pour les personnages. Ce ton plus léger est bienvenu et c’est au fond lui qui offre au projet un ton différent. D’autant plus que c’est assez amusant de voir un Daniel Craig en mafieux débutant qui a peur des armes : deux ans après sa première apparition en tant que James Bond dans Casino Royale, il a déjà le flegme britannique qui fait toute la différence, mais pas encore l’efficacité meurtrière du célèbre espion1.

layer-cake-daniel-craig

Layer Cake ne gagne pas la palme de l’originalité, mais pour son premier passage à la réalisation, Matthew Vaughn trouve ses marques et commence à dessiner son style légèrement irrévérencieux. On n’est pas vraiment dans la parodie, mais le ton est nettement plus léger que ce que l’on trouve normalement dans un tel film. Sans faire d’étincelles, la première réalisation de Matthew Vaughn est très plaisante jusqu’au bout, notamment parce que l’on ne sait pas avant la toute fin qui va s’en sortir le mieux. La vie réserve souvent des surprises et Layer Cake illustre ce précepte avec humour… un très bon divertissement.


  1. En revanche, niveau filles dans son lit, notre héros anonyme se défend déjà pas mal…