Ce qui devait arriver, arriva. Je suis faible, j’ai ouvert un compte Facebook. Moi qui luttais depuis tant d’année contre ce réseau social des plus envahissants, j’ai finalement craqué et j’ai rejoint la cohorte des utilisateurs qui peuvent désormais devenir amis avec potentiellement 500 millions de personnes ! D’ailleurs, en trois jours de présence, j’ai déjà 48 amis, dont une partie que je ne connais même pas… J’ai aussi accès à des milliers de groupes à l’utilité légendaire, ou à des pages qui essaient de déterminer si un cornichon pourrait avoir plus de fans que tel groupe ou artiste. Je découvre les murs, les commentaires, le partage de liens ou images, et les commentaires de commentaires, un concept que je trouve vraiment énorme. Bref, je me forme à Facebook, ou je me fonds dans la masse, c’est selon les points de vue.
Mais, me demanderez-vous judicieusement, qu’est-ce qui a changé pour que brutalement tu passes de l’anti-Facebook primaire, au petit nouveau tout content de se faire des tas d’amis virtuels ? Rien, à l’évidence. Disons que ma belle opposition de principe ne tenait plus face aux multiples inconvénients qu’il y a à être en dehors du premier réseau social du monde, réseau qui regroupe rien qu’en France 25 % de la population… Autant dire que tout le monde, dans le pays, connaît au moins une personne et certainement plusieurs, sur le réseau. Ainsi, j’ai dans mes amis virtuels pas moins de 11 personnes qui sont en fait de la famille. Cela vaut aussi pour les connaissances, je ne compte plus le nombre de visages familiers que j’ai aperçus en trois jours sur le site.
Le souci commence quand la majeure partie de vos amis ou de votre famille se trouve sur Facebook. Ce réseau facilite les échanges, il serait stupide de le nier, et pour beaucoup c’est devenu LE moyen unique d’échanger des informations. Bientôt, la présentation rituelle de l’heureux(se) élu(e) auprès de la belle-famille se fera d’abord par une recommandation d’amitié Facebook. En n’étant pas sur Facebook, j’étais exclu de ces échanges : impossible de savoir qu’untel organise une fête chez lui, ou qu’un autre fait un concert le week-end suivant, ou simplement d’avoir des nouvelles des uns ou des autres. Quand Facebook devient le standard de fait, devant le mail (et je ne parle même pas des lettres…), pour donner de ses nouvelles, il faut se résigner à vivre comme un ermite, à emmerder ses connaissances sur Facebook pour avoir des informations, ou plus simplement à se créer un compte.
Nombre d’utilisateurs sur Facebook – Wikipedia
C’est donc cette dernière option que j’ai choisie. Il y avait une autre raison derrière ce choix, et c’est justement ce blog. Comme l’information se résume pour une partie des internautes à Facebook, le réseau est aussi le seul horizon de la toile que connaissent ces mêmes internautes. On peut le regretter, moi le premier, mais c’est un fait que l’on ne peut écarter d’un geste de la main. Même si Facebook est encore sans doute un nain à côté de Google, le site est néanmoins un monstre qui pèse très lourd sur la toile. C’est sans doute, d’ailleurs, la première fois qu’un site non lié à un moteur de recherche pèse si lourd. Il y a un fait sous-jacent : une part toujours plus importante des Internautes n’utilise quasiment plus que Facebook dans leur navigateur.
Cette population est inaccessible sans compte Facebook. Concrètement un blog comme le mien, totalement opaque au réseau, y est inaccessible. De temps en temps, je voyais des liens entrer vers un article, sans même pouvoir regarder d’où ils venaient. Il y a bien, depuis quelque temps maintenant, un bouton à côté de chaque article permettant de diffuser aisément un lien depuis Facebook. Mais je suis aujourd’hui persuadé que cela ne peut fonctionner qu’en interne. C’est pourquoi j’ai créé une page Facebook dédiée au blog. Elle contient encore peu de contenus, mais je compte l’alimenter de divers éléments, notamment des choses qui n’ont pas leur place ici, comme des trailers de films, des clips, ou que sais-je encore. Bref, j’ai dans l’idée de créer une communauté autour du blog, directement dans Facebook. Si vous avez un compte Facebook et si vous aimez ce blog, je vous invite à devenir fan de cette page.
Pour parfaire le système, j’ai créé une application Facebook qui reprend l’intégralité du blog dans une mise en page Facebook. Cette application, rendue possible par l’excellent plug-in WordPress WPBook, permet même de commenter un article, cet article étant alors ajouté au blog proprement dit. On peut aussi partager un article, tout ça intégré directement dans le réseau. Je ne sais pas si c’est une bonne idée de dupliquer ainsi son blog, mais j’ai envie d’expérimenter ce mode pendant quelques semaines, avant de faire un bilan ici même. C’est comme la page dédiée au blog, je ne suis pas convaincu encore que cela fonctionne, quand on voit la masse de pages débiles et surtout leur succès. Mais, qui ne tente rien n’a rien, comme on dit.
Cette inscription ne m’a néanmoins pas rendu totalement aveugle sur les points noirs du premier réseau social, notamment en terme de données et de sécurité. Ma règle de conduite est simple : limiter au maximum les informations personnelles : mon nom et prénom et ma photo sont les seules informations accessibles à tous, des informations de toute façon très simples à retrouver par le blog. Tout le reste est limité aux amis. Mais comme je le disais, j’ai des amis inconnus. Or Facebook propose de créer des listes d’amis, et surtout de limiter l’accès à une information à une ou plusieurs listes de contacts. Une fonction trop méconnue, un peu galère à utiliser (surtout si on doit l’appliquer sur 400 amis), mais indispensable ! Cloisonner l’information, il n’y a que ça de vrai. Les informations que je juge sensibles sont ainsi d’ores et déjà réservées à la famille, et je réfléchis à des cloisonnements plus poussés encore. Passer du temps à régler les paramètres de confidentialité (en haut, à droite) est en tout cas indispensable. Quant aux photos et autres contenus, mieux vaut éviter de les mettre sur Facebook, la licence étant sur ce point suffisamment floue pour s’abstenir, dans le doute.
Dans l’autre sens, le blog accueille désormais Facebook, mais aussi Twitter, autre réseau social que j’apprécie depuis longtemps maintenant. L’intégration est timide pour le moment, mais elle devrait s’étendre quand l’université m’aura rendu mes nuits. D’ici là, on peut désormais se connecter en utilisant un compte Facebook ou Twitter. Cela marche plutôt bien, pour Facebook du moins. On verra là aussi si ça change quelque chose concrètement, ou si cela reste deux boutons bleus inutiles…
Sur ce, je retourne sur Facebook, j’ai une liste d’amis à étendre moi…