Le voyage aux Pyrénées, ou pourquoi je n’aime pas le cinéma français…

Le titre est volontairement accrocheur, un peu exagéré, mais reflète néanmoins bien mon état d’esprit. Le Voyage aux Pyrénées est le dernier film des frères Larrieu, avec Darroussin et Azéma. Je suis allé le voir un peu pour accompagner mes parents, surtout mon père d’ailleurs, car si je suis fan de cinéma, je ne suis pas un grand amateur de cinéma français et surtout, j’avais lu divers critiques très négatives qui me semblaient plus convaincantes que les positives.

L’histoire est complètement loufoque : soit un couple d’acteurs dont la femme (Azéma donc) est nymphomane. Son mari, ex-nymphomane (sic), pour la soigner décide de l’emmener dans les Pyrénées. Suit un film où les deux acteurs font en gros ce qu’ils veulent, avec un ours peluche et un trio de frères (dont Katherine) assez réussi il faut être franc.

On est clairement dans le domaine de l’absurde, du non-sense à l’anglaise, voire du surréalisme. Je n’ai rien contre a priori, bien au contraire. Mais là, c’est à mon sens raté. Ça n’est que trop rarement drôle, c’est le plus souvent très lourd (cf le vrai faux ours, ou l’inversion finale des sexes qui ne marche pas car les acteurs en font 2345 fois trop) et je n’ai pas accroché, pas du tout même. J’ai souvent trouvé le temps long, parfois souri, une fois ou deux, je l’avoue, rigolé mais bon, avec un peu de recul, je me souviens surtout d’une absence quasi totale d’intérêt.

Ce film est, en tout cas c’est mon opinion, victime du principal problème du cinéma français qui est son incapacité totale à ne pas se prendre au sérieux, ou plutôt à assumer une absence de sérieux. Un blockbuster américain assume totalement son côté blockbuster et en respecte, jusqu’à éventuellement les caricaturer, tous les codes et toutes les conventions. Il ne cherche pas à s’excuser auprès du spectateur ou, pire, à se justifier. Il ne cherche pas une excuse pour nous en mettre plein les yeux (et oreilles), il en met plein les yeux, c’est là sa seule raison d’être, le spectateur le sait et prend son pied (enfin, c’est souvent mon cas).

Le cinéma français, j’ai l’impression, ne peut pas s’imaginer sans un message, sans un but autre que lui-même. Il se sent obligé de toujours s’auto-justifier, de se donner un sens, et cela me lasse. Là, j’ai le sentiment que les réalisateurs ont cherché à intellectualiser ce film qui n’en demandait pas tant. Cela aurait pu être une comédie un peu grasse, cela est un film bien français intello, et cela me gonfle. Pas que je n’aime pas les films intello, mais il faut alors qu’ils aient un intérêt. Là, je n’en trouve aucun…

Ceci étant dit, je caricature un peu (beaucoup ?) ma propre pensée car, il faut le dire, il y a également d’excellents films français et le récent Conte de Noël ne peut que le rappeler… M’enfin, pour ce film là, je suis au regret de constater que je suis, une fois de plus, d’accord avec Télérama. En même temps, vu qu’uil y a à la fois une critique positive et négative…