Logan Lucky, Steven Soderbergh

Un film de casse réalisé par Steven Soderbergh… cela vous rappelle peut-être quelque chose ? Logan Lucky n’est pas une reprise de la mythique saga du cinéaste pour autant, c’est même plutôt l’antithèse. Là où les casseurs d’Ocean’s Eleven et des volets suivants étaient fortunés et parfaitement équipés, ceux de ce nouveau long-métrage sont des rednecks qui doivent bricoler avec le peu de moyens à leur disposition. Un changement de contexte, mais toujours la même efficacité de la part du réalisateur, qui ne cherche pas à réinventer la roue et préfère au contraire revisiter une formule classique et d’explorer de nouveaux personnages sur une base inchangée. À défaut d’être original, Logan Lucky est un divertissement fort sympathique.

Quand Jimmy Logan se fait virer de son travail sous le circuit NASCAR qu’il était en train de réparer, il a l’idée de braquer les lieux. Pendant les travaux, il a repéré le système de tuyaux à air comprimé qui ramène l’argent liquide dépensé par les spectateurs dans un coffre fort centralisé, sous le circuit. Il réunit alors une équipe et prépare le casse en imaginant une solution pour retirer tout l’argent à l’insu des agents de sécurité et surtout en cassant les protections du coffre-fort qui offre le meilleur du meilleur, comme on peut l’imaginer. Logan Lucky n’essaie pas du tout d’imaginer une histoire originale, c’est un film de casse très conventionnel où l’on voit l’équipe se constituer, le braquage se préparer et finalement se dérouler plus ou moins comme prévu. Tout l’intérêt du scénario est d’imaginer un ensemble de personnages hauts en couleur et complémentaires, ainsi qu’un casse qui parvient à surprendre, même si son déroulé global est assez convenu. Steven Soderbergh saupoudre le tout d’une bonne dose d’humour qui évite de tomber dans l’histoire trop sérieuse, mais il n’oublie pas les amateurs de braquage, avec un déroulé ponctué de multiples rebondissements. Comme c’est souvent le cas, le spectateur ne connaît pas tous les détails du plan, pas plus qu’une partie des personnages qui ignorent tout ce qu’a prévu Jimmy. C’est presque un lieu commun du genre, mais il faut reconnaître que cela peut être très plaisant quand c’est bien fait. Et on peut compter sur le réalisateur pour dérouler son intrigue avec fluidité, en masquant pile ce qu’il faut d’informations pour maintenir la tension jusqu’au bout. C’est du très bon travail, et le film est très plaisant à regarder pour cette raison. On peut aussi compter sur un casting bourré de stars qui s’en donnent à cœur joie. Channing Tatum est parfait dans le rôle principal, mais on apprécie encore davantage Adam Driver et surtout Daniel Craig, excellent dans son rôle de petit gangster et apprenti chimiste.

Logan Lucky fonctionne mieux quand vous le regardez pour la première fois et que vous avez le plaisir de découvrir la petite surprise finale. Non pas que ce soit un twist incroyable, c’est à l’image du reste avec ce film : un joli retournement de situation qu’on ne voit pas forcément venir et qui est agréable. Steven Soderbergh n’essaie jamais de révolutionner le genre, mais il n’essaie pas non plus de nous faire croire le contraire. Honnête et distrayant.