Men in Black International, Felix Gary Gray

La saga Men in Black a eu tellement de succès qu’elle ne pouvait pas rester aux trois premiers films. Cet univers où les extra-terrestres sont réels et vivent parmi nous sur la Terre, surveillés par des hommes en noir, est assez excellent il faut dire et les deux premiers volets se distinguaient par un humour très réussi, porté essentiellement par un très bon duo d’acteurs. Men in Black 3 prouvait que la formule patinait un peu toutefois et pour son retour sur les écrans, la saga ne conserve que l’univers et l’idée de base. Men in Black International est un spin-off qui déploie de nouveaux personnages et un scénario totalement détaché de ce qui précède. Une bonne idée pour ce nouveau départ qui est loin d’être révolutionnaire, mais forme un divertissement honnête porté par son duo d’acteurs. Le long-métrage de Felix Gary Gray n’est ni très original, ni franchement mémorable, mais il se regarde sans déplaisir.

Comme son titre l’indique bien, Men in Black International sort des frontières américaines pour s’intéresser au sort de l’organisation dans le monde et surtout en Europe. Même si le scénario débute à Brooklyn, l’intrigue nous emmène ensuite vite à Paris, Londres, Marrakech ou encore en Italie. Ce petit road-trip évoque forcément n’importe quel James Bond, Jason Bourne ou la majorité des blockbusters récents. Ce n’est pas très original, mais on se rend vite compte que rien n’est très original dans ce film calibré pour plaire au plus grand nombre et divertir avant toute chose. Fort heureusement, Felix Gary Gray trouve le ton juste pour cela et il peut compter sur le duo d’acteurs principaux qui parviennent presque à faire oublier le duo original. N’exagérons rien quand même, Chris Hemsworth et Tessa Thompson n’ont pas le charisme de Tommy Lee Jones et Will Smith, mais les deux acteurs forment un duo complémentaire et convaincant. C’est le point fort du film, pas son scénario par ailleurs assez mou et sans grand intérêt, probablement à cause de sa gestation difficile. Le réalisateur et les principaux acteurs ont participé sur la base d’une histoire apparemment très différente et nettement plus engagée politiquement sur le sort des réfugiés. Il ne subsiste quasiment rien de cette version dans le résultat final, si ce n’est quelques traces ici ou là du sujet. Mais Men in Black International ne creuse jamais cette piste et ce n’est en aucun cas une œuvre politique. À défaut de pouvoir juger cette version alternative, le film que l’on peut voir est assez banal, ce qui n’est pas forcément un défaut. On suit son histoire avec facilité et comme dans les trois précédents, la réécriture à la sauce extra-terrestre de faits historiques est toujours aussi amusante. Ici, c’est Gustave Eiffel qui était un Man in Black et sa tour sert depuis plus d’un siècle de contrôle pour les portails extra-terrestres. On croise aussi Elon Musk et Thomas Pesquet, deux extra-terrestres déguisés en humains. En revanche, le bestiaire n’est plus aussi développé pour intéressant que par le passé, mais il faut dire que la surenchère d’effets spéciaux nous a sans doute rendus un petit peu blasés. La réalisation est par ailleurs honnête, sans faire des merveilles, à l’image du projet dans son ensemble en quelque sorte. Ce n’est pas un grand film du tout, mais Felix Gary Gray n’essaie pas désespérément de changer cela, il se contente de réaliser ce divertissement à gros budget sans en faire trop. Voilà un film sympathique, à regarder et à oublier dans la foulée.

On peut estimer que l’on pouvait attendre davantage d’un retour de la saga Men in Black et c’est sûr que, comparé aux deux premiers, ce nouveau volet fait pale figure. Au-delà de la nécessité même d’un reboot, le long-métrage réalité par Felix Gary Gray n’est pas déplaisant et il n’ennuie pas. Men in Black International ne restera pas dans les mémoires bien longtemps et on a du mal à imaginer le potentiel pour des suites, mais en attendant, il remplit correctement ses objectifs.