Ocean’s Twelve, Steven Soderbergh

Face au succès du premier volet, Steven Soderbergh se lance très rapidement dans une suite. Ocean’s Twelve sort trois ans après l’original et le cinéaste a gardé le défilé de stars qui a fait sa réussite : ils sont tous encore là, même Andy Garcia, le grand méchant d’Ocean’s Eleven et ils même encore plus nombreux. Catherine Zeta-Jones et Vincent Cassel rejoignent le casting, mais cette fois, le scénario abandonne l’idée du film de casse très simple. À la place, les scénaristes ont opté pour une histoire beaucoup plus complexes, à base de double casse et de lutte entre voleurs. Le plaisir de retrouver la bande de voleurs est indéniable, le divertissement est toujours au rendez-vous, mais Ocean’s Twelve est plus confus et moins parfait que son prédécesseur.

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Trois ans après le vol spectaculaire des trois casinos de Las Vegas, les onze voleurs rassemblés par Danny Ocean se la coulent douce et ils essaient même de mener une vie honnête. Hélas pour eux, le passé les rattrape quand Terry Benedict, le propriétaire des casinos, les retrouve tous, un par un. Et même si les assurances ont intégralement remboursé les 160 millions qu’il avait perdus en un seul coup, il est toujours vexé et réclame un remboursement intégral, plus les intérêts, sous peine d’en subir les conséquences. Les onze d’Ocean ont deux semaines pour réunir cette somme folle et comme ils sont tous trop connus aux États-Unis, ils partent en Europe pour voler cet argent. Voilà le point de départ d’Ocean’s Twelve et on pouvait attendre un nouveau casse spectaculaire, mais Steven Soderbergh choisit une autre voie. Cette fois, il imagine une intrigue beaucoup plus complexe, où un voleur concurrent, qualifié par Europol comme le plus grand voleur de tous les temps, concurrence notre bande. François Toulour se fait appeler dans le milieu « Le Renard de la Nuit » et il a volé les lieux les plus sécurisés au monde sans laisser de traces. Agacé par la réussite de Danny Ocean, il les défie autour d’un objet à voler, un œuf de Fabergé qui vaut une fortune : si les onze parviennent à le récupérer avant lui, il paiera leur dette. Sinon, ils seront probablement tués par Benedict.

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On le voit bien, l’intrigue n’est plus aussi claire qu’auparavant. Ce qui n’est pas un défaut en soi, naturellement, mais Ocean’s Eleven était réussi aussi parce qu’il était simple. Ici, on s’y perd un petit peu entre les différents personnages et le film souffre de la multiplication des antagonistes. Il reste Benedict, il faut ajouter le voleur français et encore une italienne, Isabel Lahiri, une excellente inspectrice qui va leur mettre des bâtons dans les roues. Steven Soderbergh filme toujours des passages obligés, en particulier la préparation du vol et on retrouve dans ces séquences tout le plaisir du premier. On sentait déjà que les acteurs prenaient du plaisir à jouer ensemble, mais cette fois cela va plus loin : quelques années après, les stars d’Ocean’s Twelve sont aussi des amis qui sont là pour le plaisir de jouer ensemble. George Clooney, à la tête de cette bande, le notait en interview et pour une fois ce n’est pas qu’un discours marketing, c’est aussi sensible à l’écran. Les personnages sont posés, ce qui permet de prendre quelques libertés : Danny Ocean est exclu de l’affaire et Linus prend la relève. Ils passent tous du temps en prison et c’est Tess Ocean qui prend cette fois le relai, dans une scène très méta hilarante où le vrai Bruce Willis la prend pour la vraie Julia Roberts. Ces acteurs si célèbrent se moquent gentiment d’eux-mêmes et c’est très bien vu : Ocean’s Twelve est nettement plus drôle que son prédécesseur.

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Au fond, même si Steven Soderbergh réalise un film moins séduisant, son long-métrage est sauvé par ce plaisir qui est évident à l’écran et que l’on partage, en tant que spectateurs. Qu’importe alors si Ocean’s Twelve est parfois inutilement compliqué, le plaisir est toujours au rendez-vous et ce divertissement léger se regarde avec plaisir. Sans compter que la bande-originale, toujours signée David Holmes, est encore une fois une réussite !