Le papillon de nuit et la flamme

The moth don’t care when he sees the flame
He might get burned, but he’s in the game
And once he’s in, he can’t go back
He’ll beat his wings till he burns them back

Comme probablement tout le monde, j’ai découvert le titre en regardant la deuxième saison de Mr. Robot. Beaucoup plus psychologique que la première, elle m’a marqué par son ambiance mélancolique très réussie. Et quand j’ai vu la scène, une des dernières de la saison, avec ce morceau qui la rendait si touchante, il s’est imposé comme une évidence. Quelques secondes et un coup de Shazam plus tard, j’avais identifié « The Moth & The Flame » d’un groupe dont je n’avais jamais vu le nom : Les Deux Love Orchestra. Le lendemain, sans réfléchir plus longtemps, j’ai acheté Ecstasy, l’album de 2008 qui contenait le morceau.

Cet album a beaucoup tourné dans ma liste de lecture iTunes et il m’est arrivé souvent de cliquer sur ce morceau et parfois de le réécouter dans la foulée. Il m’a un petit peu obsédé, mais il faut dire qu’il a de solides arguments à faire valoir. Surtout au sein de cet album hétéroclite où les morceaux sont essentiellement instrumentaux, souvent très riches, presque baroques, dans l’esprit d’une ancienne bande-originale de film. J’aime beaucoup l’album, mais l’enchaînement des morceaux met encore mieux en avant ce titre, pile au milieu des 22 pistes et l’un des rares chantés sur l’album. C’est aussi un morceau plus léger que le reste, presque aérien. Fragile aussi, il a un je-ne-sais quoi, une beauté qui le range à part du reste. C’est un titre qui touche indépendamment, mais quand on le considère dans la longueur de ce très long album, le choc est encore plus puissant.

On peut rarement expliquer pourquoi un morceau plutôt qu’un autre vous touche. Mais quand c’est le cas, c’est instantané et c’est une évidence. À force de l’écouter, j’ai aussi trouvé les paroles touchantes et parfaitement en accord avec la fragilité de la mélodie et de la voix assez perchée. L’inconscience de ce papillon de nuit qui est irrésistiblement attiré par la lumière et qui va vers la flamme tout en sachant qu’il va se brûler est une belle métaphore de la vie. c’est parfaitement adapté à la scène correspondante dans la série

Comme toujours néanmoins, c’est d’abord la musique qui me transporte, bien avant le sens, et toujours plus que le sens. L’instrumentation légère, tout comme la voix sur un fil ténu. J’ai appris par la suite que c’était une reprise, mais l’originale avec la même mélodie et les mêmes paroles n’a absolument pas le même effet. Les Deux Love Orchestra ont changé le rythme, l’ambiance et ils ont trouvé la combinaison. L’équilibre qui parvient à emporter mon adhésion et qui me pousse à réécouter le morceau, encore et encore. Allez, une dernière fois.

Allez…

Photo de couverture : © jαγ △