Que souffle la romance est une comédie romantique à la mode américaine, sous-catégorie film de Noël, avec tous les clichés que l’on peut imaginer à une exception près. Le personnage principal est gay et son histoire d’amour implique d’autres hommes. C’est la seule différence que s’autorise Michael Mayer, si bien qu’il faut s’attendre à un résultat plein de guimauve et de lieux communs. Si vous n’aimez pas le genre, vous n’aimerez pas plus cette version LGBTQ, mais sinon c’est une comédie romantique de Noël gay qui se laisse regarder sans déplaisir.
Le titre original, Single All the Way, donne une bien meilleure idée du sujet : Peter espérait amener un petit ami dans sa famille pour Noël, mais comme il sortait à son insu avec un homme marié à une femme, ses plans tombent à l’eau. Lui qui est célibataire depuis si longtemps aimerait trouver l’amour de sa vie et surtout ne plus subir les remarques de sa famille, alors faute de mieux, il parvient à convaincre son colocataire et meilleur ami Nick de venir avec lui. Sur place, il découvre que sa mère lui a arrangé un rendez-vous avec le moniteur de gym de la petite bourgade provinciale où il a grandi et il accepte à contrecœur. Quand il découvre le beau-gosse musclé, le voilà plus intéressé, mais vous vous en doutez bien, il a du mal à oublier Nick dans l’histoire. Que souffle la romance n’essaie jamais d’être originale ou inventive, son réalisateur a manifestement choisi une ligne directrice simple : c’est une comédie romantique doublée d’un film de Noël et si le héros est gay, cela ne doit avoir aucun impact sur le reste. De ce fait, Peter est ouvertement gay, tout le monde est au courant et ce n’est jamais un sujet. Il n’est pas question de coming-out, ses parents comme ses sœurs, beaux-frères, nièces et neveux n’ont aucun problème avec son homosexualité et tout ce qu’ils veulent est son bonheur et le caser, avec James pour la mère, avec Nick pour tous les autres. C’est une vision idéalisée sans homophobie et puisque c’est une œuvre américaine, même la religion peut s’immiscer sans que cela ne pose de problème. Les seules difficultés pour Peter sont d’ordre amoureuses : il aimerait bien que Nick soit plus que son meilleur ami, mais il a peur de ruiner leur amitié. Oui, c’est encore un cliché et quelque part, c’est l’objectif. Michael Mayer enchaîne les lieux communs pour bien démontrer que le fait que le héros aime les hommes ne change rien à l’affaire. C’est tout, mais ce manque d’ambition n’est pas un souci, du moins tant que vous pouvez tolérer une bonne dose de mielleux.
Ce n’est pas très subtil et la fin ne surprendra personne, mais au fond, c’est aussi ce qui fait du bien. Cette petite ville typique des États-Unis n’existe qu’au cinéma et elle a été recréée des milliers de fois pour raconter la même histoire entre un homme et une femme. Pourquoi ne pourrait-elle pas servir à raconter une histoire d’amour entre deux hommes ? C’est presque l’unique objectif de Que souffle la romance et cet objectif est atteint : cette comédie romantique aurait pu être racontée exactement de la même manière avec Peter et Nicole. Sauf que c’est Peter et Nick.