Red, Robert Schwentke

Adapté d’un comics, Red n’est pas un film de superhéros pour autant, en tout cas pas dans le sens traditionnel du terme. Ce long-métrage centre son histoire autour d’une bande d’anciens de la CIA poursuivis par leur passé alors qu’ils sont à la retraites et le film de Robert Schwentke pourrait n’être qu’un blockbuster d’action parmi tant d’autres. Mais son second degré permanent et son humour suffisent à en faire un petit film sans prétention, mais amusant malgré tout. Accusant de quelques longueurs sur la fin, Red ne reste pas moins un divertissement convaincant, ni plus, ni moins.

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L’affiche donne déjà la signification de Red. Il s’agit d’un nom de code donné par la CIA à ses agents à la retraite, mais devenus dangereux, on parle alors de « Retraités extrêmement dangereux ». Sans surprise, le récit mis en scène par Robert Schwentke se construit autour de plusieurs de ces retraités, à commencer par Franck qui cherche à retrouver une vie normale quand le film commence. Il entretient une sorte de relation longue-distance avec Sarah, l’opératrice qui répond à chaque fois qu’il appelle au sujet de sa pension de retraite. Tout irait pour le mieux, sauf qu’en plein milieu d’une nuit, des soldats attaquent son pavillon de la banlieue de Philadelphie. On découvre alors qu’il est doté d’aptitudes inhabituelles pour un retraité et il s’en sort haut la main, lançant au passage une longue course-poursuite qui va s’étendre jusqu’à la fin du film. Autant le dire franchement, le scénario de Red importe peu et on se fiche royalement de l’histoire du vice-président américain, du passé qui resurgit pour la CIA… tout ça n’est que prétexte à multiplier les scènes d’action et surtout à réunir la bande de retraités promise par l’affiche. Outre Franck, on a donc Marvin, Joe et Victoria, que des anciens de l’agence qui se retrouvent une dernière fois. Ils sont tous retraités, mais ils ont tous du mal à gérer leur nouvelle vie censée être calme et ils retrouvent tous avec plaisir le combat et leur ancienne vie. Même si le rythme faiblit un petit peu sur la fin, même si l’histoire s’embourbe un petit peu et prend le dessus, le long-métrage reste plaisant, et surtout léger.

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Red a l’excellente idée de ne jamais se prendre au sérieux, et c’est la seule raison qui explique que le film soit supportable. Il fallait une bonne dose d’ironie et des acteurs capables de faire preuve de distance vis-à-vis de leur rôle pour que l’on puisse adhérer à cette intrigue sans queue ni tête, et à ces scènes d’action totalement outrées. Robert Schwentke n’a pas peur d’en faire des caisses, ses explosions sont encore plus énormes que celles de Michael Bay et le film n’est jamais réaliste. Ce n’est pas son objectif, bien au contraire, et c’est tant mieux : Red est beaucoup plus fun ainsi et on apprécie de voir ces héros vieillissants sortir des armes énormes, ou bien se battre avec succès contre des dizaines et des dizaines de soldats sur-entraînés. Autre bon point, la relation assez inattendue entre Franck et Sarah qui commence sous les pires auspices, mais qui tourne progressivement à l’amour sincère. La jeune femme se laisse embarquer par cet ancien de la CIA qui pourrait être son père et elle joue le jeu jusqu’au bout, cherchant même le danger avant qu’il n’arrive. Tous les personnages sont excellents et bien interprétés par la ribambelle de stars réunies par Robert Schwentke : Bruce Willis est impeccable dans le rôle de Franck, tout comme Morgan Freeman, John Malkovich ou encore Helen Mirren dans les rôles des autres retraités. Quant à Mary-Louise Parker, elle est parfaite dans ce rôle au fond pas si éloigné de celui de la mère dealeuse de drogue de Weeds où elle excellait.

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Robert Schwenkte n’est pas vraiment connu pour sa subtilité, mais dans le cas de Red, cela tombe plutôt bien. C’est assez lourdingue, il faut bien le reconnaître, mais on laisse passer grâce au second degré de l’intrigue et des interprètes. Le long-métrage aurait peut-être gagné à être plus court, mais il reste plaisant jusqu’au bout, un bon divertissement à voir et à oublier.