San Andreas, Brad Peyton

Difficile de faire moins original que ce film catastrophe comme Hollywood les aime tant. Prenez une situation catastrophique, une famille en détresse et un héros qui va les sauver et vous avez la recette de San Andreas et de dizaines et dizaines d’autres longs-métrages. Est-ce un mal pour autant ? À condition de ne pas être totalement allergique au genre, on peut prendre beaucoup de plaisir avec un film catastrophe bien fait et surtout qui ne se prend pas trop au sérieux. Brad Peyton se lance avec une vision apocalyptique d’un séisme californien et le résultat n’est pas très original, mais le blockbuster a le bon sens d’être très spectaculaire. Il faut se taper plusieurs séquences d’un intérêt abyssal, certes, mais entre elles, on a quelques séquences vraiment ébouriffantes. Parfait pour tester un home-cinéma !

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Résumer San Andreas ne demande pas beaucoup de temps. On sait que la Californie se trouve le long d’une faille sismique très importante, et on sait aussi qu’un séisme majeur se produit régulièrement le long de ces failles. On sait ainsi que Los Angeles et San Francisco seront touchés un jour… mais on ne sait pas quand. Enfin, dans la version de Brad Peyton, on le sait : le grand séisme tant redouté est là, il va frapper pour notre plus grand bonheur pendant le film. Mais avant cela, comme dans tout blockbuster d’action qui se respecte, il faut présenter les personnages et mettre en place une intrigue secondaire qui justifie les deux heures, comme si l’action spectaculaire ne suffisait pas. Là encore, les scénaristes n’ont pas choisi la voie la plus originale, avec une famille en difficulté au début qui se rapprochera face aux difficultés. Ce n’est pas spoiler, on le sent dès la présentation de Ray, sauveteur de Los Angeles, et d’Emma, sa femme qui demande le divorce dans les premières minutes. Soyons honnête, on se fiche bien de savoir pourquoi, toujours est-il que le couple se déchire et que madame vit désormais avec un autre type et que leur fille, Blake, n’est pas contente. Trouvant une excuse bidon qui n’a pas plus d’intérêt, Blake justement se retrouve à San Francisco où elle rencontre deux frères, Ben et Ollie. Et devinez quoi ? C’est à ce moment précis que le séisme se déclenche et détruit largement San Francisco, mais aussi Los Angeles où Emma se trouvait. Et devinez quoi ? C’est Ray qui va sauver tout ce petit monde, par la force de ses (gros) bras musclés. On parle de Dwayne Johnson, aka « The Rock », quand même.

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Autant le dire, toute cette intrigue est nulle et on se fiche royalement de ce qui arrive aux différents personnages. Le problème étant surtout que l’on sait à l’avance ce qui va se passer : le scénario de San Andreas est sur des rails et c’est bien lui qui aurait eu besoin d’un séisme pour le faire dérailler un petit peu. Hélas, cela n’arrive jamais et il n’y a aucune séquence imprévue, aucun moment de surprise : on prédit tout ce qui se passe au minimum cinq minutes à l’avance, et le film ne déçoit malheureusement jamais. Dans ces conditions, le mieux est encore de penser à autre chose pendant toutes les séquences « émotion », pour mieux se concentrer quand le plat de résistance se pointe à l’écran, à savoir la destruction totale de San Francisco et des alentours. Et là, il faut bien le reconnaître, San Andreas frappe fort, très fort même. En matière de grand spectacle, certaines scènes représentent ce qui se fait de mieux aujourd’hui et il y a plusieurs moments à couper le souffle. Déjà au début, la rupture du barrage Hoover est très impressionnante et étonnamment réaliste, mais ce n’est qu’une mise en bouche. Par la suite, la destruction des immeubles et puis toute la séquence sous l’eau, suite au tsunami, sont autant de scènes d’anthologie. Il y a du numérique très bien fait et plusieurs effets à l’ancienne : une immense piscine a été utilisée en Australie pour recréer l’immeuble qui plonge sous l’eau à la fin. Tout ceci est bluffant et justifie de se coltiner le reste, surtout si on peut en profiter sur un grand écran. On en prend plein la vue et après tout, c’est bien l’objectif.

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San Andreas n’est pas un très bon film, il faut bien le reconnaître. Mais entre les séquences ridicules au possible sur le thème de la famille sauvée comme métaphore des États-Unis entiers — et donc du monde —, les scènes d’action sont très réussies. C’est un film catastrophe et il offre une catastrophe à la hauteur des attentes, ce qui n’est déjà pas si mal. À l’heure des bilans, la question que vous devez vous poser est celle-ci : est-ce vous supporterez suffisamment la famille pour vous concentrer sur le séisme ? Si c’est le cas, San Andreas est assurément un spectacle réjouissant.