Les deux premiers longs-métrages de la saga Star Trek ne se suivaient pas, Star Trek II : La Colère de Khan étant un nouveau départ qui n’avait pas grand-chose à voir avec Star Trek : Le Film. Changement de direction avec ce troisième volet qui suit très directement son prédécesseur : Star Trek III : À la recherche de Spock reprend là où le deuxième volet s’était arrêté et il construit même son scénario à partir d’élément pioché dans ce film. Ce n’est pas Nicholas Meyer qui poursuit son travail toutefois, mais Leonard Nimoy qui n’est autre que Spock, dans les films et la série. Un choix original, d’autant que cet épisode est entièrement construit autour de ce personnage. Malheureusement, ce choix de réalisateur ne permet pas à Star Trek III : À la recherche de Spock de gagner en intérêt et ce troisième volet est toujours aussi mou et inintéressant que ses prédécesseurs
À la fin de Star Trek II : La Colère de Khan, Spock se sacrifiait pour sauver l’USS Enterprise d’une mort certaine. Le navire spatial et ses occupants étaient saufs, mais le capitaine Kirk souffrait de la perte de son ami. Star Trek III : À la recherche de Spock reprend très exactement après cette fin un peu triste : Kirk ramène le vaisseau à la base pour le réparer et il regrette la mort de son ami. À son retour, alors qu’on lui apprend que le vaisseau, bien amoché dans l’épisode précédent, est mis à la retraite, le capitaine découvre aussi que Spock pourrait lui avoir laissé un message avant de mourir. Convaincu qu’il pourrait être encore vivant, Kirk veut repartir, mais sa hiérarchie ne l’entend pas de cette oreille. Qu’à cela ne tienne, il part malgré tout à bord de son vaisseau en direction de la planète Génésis qui était également le cadre principal du précédent épisode. On s’y attend un peu, mais Leonard Nimoy filme effectivement le retour de son personnage sous la forme d’un enfant qui grandit rapidement. Tout irait pour le mieux, si un vaisseau Klingon — les ennemis par excellence de la saga — ne s’était pas interposé pour récupérer ce qu’ils considèrent comme étant une arme…
La saga Star Trek se construit à nouveau autour d’un épisode de série allongé. Pendant environ 1h45, Leonard Nimoy filme un récit réduit à sa plus simple expression : cette fois, Kirk arrive autour de la planète, il affronte les Klingon et retrouve Spock. Il y a bien quelques péripéties supplémentaires, mais l’essentiel est dit : Star Trek III : À la recherche de Spock suit un récit sur des rails et n’en dévie jamais, pour un long-métrage sans surprise d’aucune sorte. On sait dès le départ comment le film se terminera et il ne nous surprend de fait pas : même les personnages ne semblent pas surpris par ce qui leur arrive, et c’est flagrant quand le capitaine Kirk perd son fils. Il ne semble rien éprouver du tout, mais il est vrai qu’il n’avait rien ressenti non plus quand, dans l’épisode précédent, il avait découvert son existence… Le changement de réalisateur ne permet en outre pas au film de sortir de sa mise en scène kitschissime, d’autant qu’elle est visiblement fauchée. Loin des grands budgets de la saga Star Wars, l’idée ici est manifestement de réduire au maximum les coûts, quitte à rogner sur tout, y compris sur les maquillages. Les Klingons n’ont droit qu’à une vague figure géométrique sur le crâne et une couleur un peu rouge sur le visage, ils ne sont en rien inquiétants et font rire alors qu’ils devraient impressionner. De la même manière, les maquettes de vaisseau ont bien mal vieilli et on ne parle même pas des effets spéciaux d’un autre âge… Star Trek III : À la recherche de Spock est un film des années 1980 et cela se voit peut-être un peu trop.
Star Trek III : À la recherche de Spock suit très directement son prédécesseur et ce lien très fort entre les deux films était une bonne idée, mais elle ne sauve pas le film. Leonard Nimoy qui est à la fois réalisateur et acteur secondaire ici ne parvient pas à faire de son scénario assez creux un long-métrage qui tient vraiment la distance. La saga Star Trek donne depuis le début le sentiment d’être constituée d’épisodes de série diffusés dans des salles de cinéma et ce n’est pas ce troisième épisode qui vient changer la donne…