The Tourist, Florian Henckel von Donnersmarck

Remake d’Anthony Zimmer, un film français réalisé par Jérôme Salle, The Tourist est une sorte de thriller qui rencontre une comédie romantique, ou l’inverse. Le long-métrage réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck après plusieurs changements de réalisateurs et même de casting est loin d’être inoubliable, mais on comprend aisément son grand succès lors de sa sortie dans les salles, fin 2010. C’est un petit film sans prétention, mais qui sait divertir avec un duo de stars parfaitement dans son élément. L’intrigue n’est pas très originale, la mise en scène n’a rien d’exceptionnel, mais The Tourist séduit par sa simplicité. Un divertissement à regarder et puis à oublier.

L’intrigue commence à Paris, alors que plusieurs policiers suivent une femme, Elise, dans les rues de la capitale et dans un café. On découvre vite que la mission de surveillance est menée par la France en coopération avec la Grande-Bretagne et que l’affaire est liée à la mafia russe et à un certain Alexander Pearce, ancien amant d’Elise qui aurait volé quelques centaines de millions de livres sterling au fisc et qui est suspecté d’avoir changé de visage. Bref, les autorités compétentes veulent arrêter cet homme et elles essaient de passer par cette femme soupçonnée d’être restée en contact avec son ex. The Tourist avance très vite toutefois et embraye en direction de Venise. L’héroïne embarque dans un train et trouve Frank, un parfait inconnu qui a à peu près la même corpulence qu’Alexander Pearce pour faire croire aux autorités que c’est lui. Frank et Elise papotent et finissent par s’apprécier, si bien qu’en sortant du train, elle l’invite à son hôtel, à la fois parce qu’elle veut tromper les policiers et peut-être aussi parce qu’il y a plus derrière. Florian Henckel von Donnersmarck a le bon sens d’écrire un scénario très direct, qui ne s’embarrasse pas de multiples circonvolutions. L’histoire avance vite, Frank comprend dans quoi il a été embarqué quand la mafia russe vient s’en prendre à lui et tout le film repose sur l’idée de ce parfait inconnu qui devient par hasard la cible de Scotland Yard et de la mafia. Johnny Depp est très bien dans ce rôle d’ingénu, il limite les grimaces et autres gestuelles qui ont fait sa réputation jusqu’à la caricature et il est très convaincant. Face à lui, Angelina Jolie est dans la stature, très classe, calme et sûre d’elle. Les deux acteurs n’en font pas trop et on sent que ce film a été comme une pause pour eux, ce ne sont pas des rôles exigeants. Le principal problème, c’est que The Tourist reste toujours sur la même ligne et n’essaie jamais vraiment de surprendre. La grande surprise à la fin n’en est pas une, c’est même plutôt son contrepied qui aurait été bien trouvé. À défaut, le film n’est pas déplaisant, mais il n’est pas non plus très passionnant.

The Tourist est l’archétype du long-métrage qui se voit avec plaisir et sans laisser de trace. Son histoire a déjà été racontée plein de fois et ce n’est pas parce que Florian Henckel von Donnersmarck réalise un remake que l’on a ce sentiment, c’est plutôt le traitement qui est sans originalité. Mais après tout, une œuvre n’a pas à être toujours systématiquement nouvelle et The Tourist peut avoir un côté rassurant par son manque d’innovation. Un petit film plaisir, parfait pour occuper une soirée devant la télé.