Non loin de la place Jean Macé dans le septième arrondissement lyonnais, Les Raffineuses se présente en tant que « Bar / Néo Cantine ». Un étonnant concept, qui cache en fait un restaurant avec une carte unique et changeante le midi et un bar à tapas le soir. À la clé, une cuisine simple, mais savoureuse, avec un accent porté sur la diététique, mais sans remettre en cause le plaisir. Des produits frais de saison, très bien assaisonnés et une carte qui change tous les jours : une bonne formule pour un repas dans le coin.

Une cantine, peut-être, mais une « Néo Cantine » : quand on entre dans la petite salle du restaurant, on découvre une décoration tendance hipster qui va un petit peu piocher dans le passé et qui fait la part belle à un mobilier très sobre. Tables nues, chaises simples, on n’est certainement pas dans le gastronomique, mais ce n’est pas l’objectif non plus. Le midi, cette salle est vite remplie et elle est alors très bruyante, avec un effet cantine dont on se serait bien passé. L’été, on peut toutefois profiter de quelques tables à l’extérieur, et la rue qui borde l’adresse est plutôt calme. La simplicité est en tout cas de mise, et c’est très bien ainsi : on s’assied, on découvre la carte du jour présentée sur une grande ardoise, et on commande son repas. Chaque jour, trois entrées, trois plats et trois desserts au choix avec des tarifs fixes : 12,50 € pour deux assiettes, 17 € pour le menu intégral.

Menu du jour

Quelques minutes après, les entrées arrivent. D’un côté, un gaspacho de tomates et betteraves, une soupe froide qui a une très belle couleur et qui est accompagnée d’un morceau de pain recouvert de chèvre frais et de ciboulette. Le gaspacho, c’est très connu, mais celui-ci était assaisonné à la perfection et son goût était vraiment excellent. On retrouve un petit peu le côté terreux de la betterave, mais il n’est pas trop fort et ne prend pas le dessus : un vrai régal. L’autre entrée, une salade de crudités façon thaï, est également un exemple d’assaisonnement, avec une bonne dose de coriandre, herbe incontournable pour évoquer l’Asie, et des graines de sésame. Sans oublier ce pickles d’oignon qui vient réveiller l’ensemble : rien d’extraordinaire, mais de la maîtrise et du bon goût.

La suite confirme cette bonne impression, avec un morceau de faux-filet saisi très simplement, et un accompagnement qui varie de jour en jour. Ce jour-là, une purée de poix chiche, quelques asperges vertes à peine cuites et des pickles d’oignons qui ne se contentent pas d’ajouter un peu rose à l’assiette, mais qui glissent une note acidulée qui vient réveiller l’assiette. C’est très bon, même si le supplément demandé d’un euro n’est pas forcément justifié. Côté poisson, le pavé de merlu souffrait d’une cuisson légèrement trop marquée, mais l’assaisonnement à base de betterave, avec cette fois un goût très marqué, compense largement. Les épinards frais juste fondus sont excellents, tout comme les petites pommes de terre nouvelles au bon goût de noisette. Il n’y a rien de trop sophistiqué, comme on s’y attend pour une cantine, mais tout est encore une fois très bien réalisé.

Pour finir le repas, on a le choix entre trois desserts. Nous n’avons pas testé la panna cota qui semble régulièrement au programme, mais les deux autres propositions du jour. Le clafoutis aux raisins blancs — un choix étrange pour la saison — est servi tiède et accompagné de caramel et c’est un dessert un petit peu oublié, mais qui reste très plaisant. La part servie était légèrement brûlée sur le dessous, mais ce n’était pas désagréable en bouche, un côté caramélisé qui allait bien avec celui placé en fond d’assiette. L’autre dessert, une soupe de fraises avec une quenelle de mousse de chocolat blanc, était irréprochable, avec un bon côté fruité et un cœur de gourmandise. On termine ainsi le repas en ayant bien mangé, mais pas trop : c’est aussi ça, l’esprit cantine.

Les Raffineuses est une bonne adresse pour les repas du midi, même si les prix sont peut-être un peu élevés. À 17 €, la formule complète est un petit peu chère pour un restaurant qui se réclame comme une cantine. Mais cela n’enlève rien à la qualité de la cuisine présentée dans chaque assiette : c’est simple, mais toujours très bon. Et au fond, c’est bien l’essentiel…