Cinq restaurants de Nantes à Lyon en passant par Bordeaux, Toulouse et Montpellier, le succès de L’Entrecôte ne se dément pas et il s’explique par sa formule unique et invariable depuis des années. Quand on vous demande ce que vous voulez, ce n’est pas un choix parmi une myriade de plats que l’on attend de vous, mais… une cuisson. Saignante, à point : la question est comment vous souhaitez manger votre entrecôte. Rarement restaurant n’aura si bien porté son nom : L’Entrecôte ne sert que des entrecôtes accompagnées de frites maison à volonté et de leur fameuse sauce à la composition secrète. Une salade aux noix ouvrira votre appétit que vous pourrez clore d’un dessert parmi une sélection de desserts traditionnels.
Samedi soir, vers 21 heures 30, nous arrivons sous une pluie battante à L’Entrecôte de Lyon. À notre grande surprise, il y a la queue : une vingtaine de personnes attendent dans l’entrée qu’une table se libère. Nous avions choisi d’aller tard dans ce restaurant qui ne prend aucune réservation pour avoir une place rapidement, mais c’était manifestement encore trop tôt. La bonne idée était néanmoins de venir à deux : plus faciles à loger, nous sommes pris en charge au bout de 5-10 minutes seulement. L’Entrecôte est un restaurant toujours couple et donc très bruyant : inutile d’espérer y faire un repas intimiste. Calés contre le bar, nous sommes néanmoins plutôt tranquilles, mais à en juger à la salle, décorée de boiseries sombres et de couleurs jaunes pétantes, nous aurions pu être plus mal placés… Les clients sont variés, il y a des familles nombreuses avec leurs enfants qui courent partout, quelques couples quand même, des groupes d’amis beaucoup. Tous les âges, toutes les catégories sociales : l’ambiance est chaleureuse.
Quand on découvre L’Entrecôte, c’est son extrême rationalisation qui frappe au premier abord. Le restaurant ne sert qu’un plat et qu’un accompagnement, ainsi qu’une salade, toujours composée de salade verte et de noix, mais ce n’est pas tout. Commandez une bouteille de vin, c’est une bouteille « L’Entrecôte » que l’on amène à votre table. L’étiquette indique qu’il s’agit d’un Bordeaux vieilli en fut de chêne, mais c’est tout ce que l’on saura. Inutile de demander le cépage, la zone de production ou même l’année : vous avez du vin L’Entrecôte, point. Ce vin n’était pas mauvais, pas exceptionnel non plus, assez classique, mais efficace. Efficacité, tel est bien le maître mot de ce restaurant : entre le moment où nous nous sommes assis et le moment de payer, il s’est écoulé tout au plus 50 minutes. C’est efficace, un peu trop même pour engloutir une entrée, un plat et un dessert… Nonobstant l’inconnue du temps d’attente à l’entrée du restaurant, manger rapidement à L’Entrecôte est tout à fait envisageable, à défaut de manger calmement.
Si L’Entrecôte rassemble autant de clients, c’est aussi parce que la nourriture servie est à la hauteur. De fait, le morceau de viande servi dans ce restaurant est très bon. La cuisson saignante est parfaitement respectée et si le morceau est fin, il n’est en aucun cas dur. La viande est ici accompagnée d’une sauce, c’est même un passage obligé puisque la viande est servie baignant dans cette sauce. Sa composition demeure secrète, du moins en théorie. Elle serait en tout cas fabriquée des « laboratoires top secret » et non directement dans les restaurants. Le principal reproche que l’on pourra faire à cette sauce par ailleurs fort bonne ? Elle est grasse, très grasse. On n’a plus l’habitude de manger des plats baignant dans l’huile et l’entrecôte accompagnée de frites elles aussi bien grasses constituent un plat assez pesant sur l’estomac. Les frites sont à volontés, mais l’assiette déborde d’entrée et n’incite pas à y revenir. Nous avons préféré tenter les desserts qui sont plutôt bons, sans être renversants.
La formule originale de L’Entrecôte explique indéniablement son succès. Le choix est extrêmement restreint puisqu’un seul plat est proposé, mais la qualité est au rendez-vous et le prix correct. Comptez 16,5 € pour le plat, avec les frites à volonté il y a de quoi manger pour la semaine… Si les restaurants bruyants et la cuisine grasse ne vous dérangent pas, un repas à L’Entrecôte est sans conteste une bonne idée.
Image de couverture : © filoer (Flickr)