Trois ans après un premier volet assez sympathique, l’immense Univers cinématographique Marvel s’enrichit d’un nouvel épisode dans les aventures de l’homme fourmi. Ant-Man et la Guêpe est intégré à la grande saga et ce long-métrage se déroule ainsi après les évènements de Captain America : Civil War qui a vu la participation du superhéros dans la grande bataille qui a déchiré les Avengers. L’intrigue se déroule trois ans après le premier film, trois ans pendant lesquels le personnage est resté à l’écart, enfermé chez lui suite à la signature d’un accord avec les autorités pour éviter la prison. Après ce délai, on imaginait un retour au cœur de la trame principale, mais pas du tout. Les scénaristes ont choisi de raconter une histoire totalement déconnectée de celle des Avengers, ce qui permet à Ant-Man et la Guêpe d’être un épisode à part. Hélas, Peyton Reed ne fait rien de cette opportunité et il se contente de raconter une histoire familiale sans intérêt, pour un Blockbuster estival même pas fun et carrément ennuyeux par moments. Dommage…
Scott, alias Ant-Man, a passé trois ans enfermé dans sa maison et il est sur le point de sortir. Ces trois ans correspondent aussi au temps qui s’est écoulé depuis le film précédent, et dans la grande saga Marvel, il s’est aussi passé beaucoup de choses depuis. Ant-Man et la Guêpe fait surtout référence à l’incident en Allemagne, le combat des super-héros dans l’aéroport auquel a participé Scott, dans le « mauvais » camp, celui de Captain America. Il est puni pour cette raison, ce qui l’empêche de participer aux combats suivants, et notamment pas à ceux d’Avengers: Infinity War qui, malgré leur ampleur universelle, sont étrangement absents dans ce film. En fait, c’est tout l’univers cinématographique de Marvel qui est bizarrement absent, puisqu’à part des allusions à la guerre civile entre « Cap’ » et Iron Man, c’est comme si Peyton Reed avait tourné un film hors de la saga. La séquence au milieu générique permet surtout de rappeler aux spectateurs que le long-métrage était bien le vingtième de la saga, malgré les apparences, et il ressemble davantage à une tentative grossière de tout ramener aux Avengers. Parce qu’entre les deux, il y a deux heures qui n’ont rien à voir avec le reste, et tout à voir avec une histoire de retrouvaille familiale dont on se fiche éperdument. Pour faire simple, on retrouve le savant « Hank », celui qui a créé la combinaison qui permet à Scott de devenir Ant-Man, et sa fille Hope van Dyne alors qu’ils cherchent leur femme ou mère, perdue dans le monde quantique pour une raison sans intérêt.
On pourrait penser que cette intrigue serait secondaire et mènerait à une autre intrigue plus intéressante… mais non. Jusqu’au bout, c’est le moteur principal de l’action et Ant-Man et la Guêpe a beau essayé d’ajouter des méchants ici ou là, ces tentatives sont toutes vaines, parce que les personnages sont sans intérêt. On n’a rien à faire du petit mafieux qui vend des pièces aux Dyne, pas plus que le personnage de Fantôme n’est intéressant. Ce n’est pas un problème en soi, un autre scénario aurait pu donner un bon film, mais tout est traité trop à la légère et on finit par s’ennuyer. Ne parlons même pas de certains personnages secondaires qui ne sont là que pour apporter une touche d’humour et qui sont totalement ratés. Le seul point positif, qui permet de tenir jusqu’au bout, ce sont les quelques bonnes idées qui jouent sur les changements de taille, comme le laboratoire qui se transforme en valise. Peyton Reed parvient aussi à glisser la nécessaire dose de second degré ici ou là, ce qui rend l’ensemble plus léger et supportable, mais c’est trop peu pour sauver le film. Et ce n’est pas la musique insipide et omniprésente qui va aider, pas plus que le casting assez peu inspiré. Michael Douglas et Michelle Pfeifer, en particulier, semblent être là par erreur et même Laurence Fishburne ne semble pas trop savoir ce qu’il doit faire.
Ant-Man était sympathique et il introduisait un nouveau super-héros, avec l’effet de surprise et la découverte que cela implique. Ant-Man et la Guêpe ne peut pas compter sur ces facteurs et malheureusement, cette suite est nettement moins bonne. En choisissant de suivre une trame narrative largement séparée de la saga principale, le film réalisé par Peyton Reed aurait pu offrir des opportunités intéressantes pour explorer d’autres voies. Hélas, la voie choisie n’est pas bonne et ce blockbuster manque d’intérêt dans l’ensemble. La bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas obligé de le voir même si vous suivez la saga complète, l’histoire n’avance pas d’un iota.