Treize ans après une première tentative au cinéma, c’est à la télévision que revient à nouveau la difficile tâche d’adapter Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire. Cette série de romans écrite par Daniel Handler (et publiée sous le speudonyme de Lemony Sicket) a été publiée dans les années 2000 et elle a connu un grand succès, tout en se révélant beaucoup plus difficile à mettre en image que ce que l’on pouvait croire. Netflix s’y risque à nouveau avec une première saison qui s’intéresse au quatre premiers volumes, adaptés à chaque fois en un ou deux épisodes. Cette version créée par Mark Hudis tente à nouveau de concilier l’humour noir mis en avant par les œuvres originales et la cible visée, les adolescents en premier lieu. Un pari difficile à réaliser et Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire peine à convaincre le public plus âgé par son côté répétitif et parfois un petit peu niais, même si l’humour est parfois réussi. Les plus jeunes apprécieront sans doute davantage cette nouvelle série, qui a le mérite d’être courte et entraînante.
En quatrième de couverture, le romancier déconseillait la lecture de ces aventures désastreuses. La série produite par Netflix reprend cette bonne idée avec un générique qui conseille fortement de regarder autre chose. Le ton est donné et l’humour souvent très noir est au cœur des aventures qui arrivent aux trois enfants Baudelaire. Un jour, leur maison brûle alors qu’ils sont sur la plage du coin et leurs deux parents meurent dans l’incendie, laissant une grande fortune aux orphelins. Commence alors une série d’aventures déplaisantes, avec un tuteur dans chaque épisode. Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire commence, comme dans le livre, par le comte Olaf, le grand méchant de l’histoire, qui veut récupérer les enfants pour leur fortune. Les trois enfants seront ensuite sous la protection de l’oncle Monty puis de la tante Joséphine, deux tuteurs un peu étranges et qui décèdent dans des circonstances étranges. Mark Hudis reste au plus près du matériau de base et suit notamment la structure par épisode très proche d’un feuilleton. Chaque épisode, ou duo d’épisodes souvent, est ainsi indépendant, même s’il y a un fil narrateur global autour de la disparition des parents. Reste que le résultat est un petit peu répétitif et la série gagnerait à surprendre plus. Par ailleurs, son humour noir est bien trouvé, mais lui aussi tourne assez rapidement autour d’une seule et même idée et on peut la trouver lassante. C’est tout particulièrement avec le narrateur qui essaie de décourager les spectateurs et qui est présent au début de chaque épisode : son message est toujours le même au fond, et on le connaît vite par cœur. Même chose pour le personnage d’Arthur Poe, le banquier qui se charge d’amener les trois enfants chez leurs différents tuteurs. Peut-être que le roman original est en cause, mais il est vraiment bête et ne fait plus tellement rire dès sa deuxième apparition.
Tout n’est pas à jeter pour autant et Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire parvient à imposer un humour nettement plus absurde qu’escompté. On pense parfois à Unbreakable Kimmy Schmidt pour rester chez Netflix et cette absurdité dans un univers visuel qui rappelle le travail de Tim Burton est très intéressante. Par ailleurs, il faut saluer l’interprétation de Neil Patrick Harris dans le rôle du comte Olaf : c’est le personnage le plus drôle et ses costumes, tout comme ses interprétations très ampoulées, sont toujours parfaits. La série peut ainsi être vraiment amusante, même pour les adultes, mais au bout du compte, seuls les plus jeunes s’amuseront vraiment à la fin. Les autres risquent bien de trouver que Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire sont un petit peu trop répétitives à leur goût.