GLOW est inspirée d’une histoire vraie, celle de l’émission TV de catch féminin créée dans les années 1980 et qui portait ce même nom, un acronyme pour Glorious Ladies of Wrestling. La série développée par Liz Flahive et Carly Mensch n’est pas une histoire vraie pour autant, c’est bien une fiction basée sur ce point de départ original. Le contexte est le même, les personnages interprétés par les catcheuses sont souvent les mêmes, mais les histoires individuelles sont originales. GLOW appartient à cette illustre catégorie de séries qui commencent avec une idée intéressante et simple, mais qui arrivent à en tirer une grande histoire, passionnante bien au-delà de cette idée de base. On n’est pas surpris de retrouver Jenji Kohan attachée au projet : dans le même esprit que Weeds et Orange is the New Black, cette série s’impose vite comme une référence et elle s’améliore même au fil des saisons. À voir, sans hésiter.
La série de Liz Flahive et Carly Mensch se construit autour de cette idée dingue : créer une émission TV de catch féminin, à une époque où ce divertissement typiquement américain était exclusivement masculin. On est à Los Angeles dans les années 1980 et personne ne croit à cette idée, si ce n’est Bash, fils d’une riche famille de Los Angeles et fan de catch au grand dam de sa mère. Il se lance dans le projet seul et y croit dur comme fer… même si ce n’est pas gagné au début. Les femmes recrutées sont au mieux des actrices au chômage avec un talent plus ou moins développé pour le jeu, et aboslument zéro connaissance en catch. Toute la première partie de GLOW se construit ainsi sur cette émission TV à créer à partir de zéro, presque littéralement. Bash achète un gymnase, il loge toutes les actrices dans un motel miteux et il recrute un réalisateur qui a connu un vague succès d’estime avec plusieurs films d’horreur à petit budget. L’entraînement n’est pas facile, les actrices sont peu disciplinées et elles n’ont pas du tout la forme nécessaire pour faire du catch. Mais peu à peu, la sauce prend, l’émission trouve même une petite TV locale pour se diffuser et la saison 2 s’intéresse au succès de cette formule improbable. Sans trop en dévoiler sur les arcs narratifs déployés dans les trois premières saisons, on apprécie les évolutions apportées aux personnages et au point de départ minimal. Petit à petit, GLOW sort des caricatures initiales et crée des personnages riches et sincères, pour qui on se passionne. La galerie de femmes imaginée par les scénaristes est haute en couleurs, les profils très différents génèrent des tensions et in fine de l’affection, voire de l’amour. C’est une famille qui se crée en trois saisons, une famille que l’on apprend à connaître et que l’on ne veut plus quitter. La série se centre plus particulièrement sur le personnage de Ruth, actrice au chômage qui attend le grand rôle qui va lancer sa carrière et qui se résigne faute de mieux à faire du catch, avant de découvrir un plaisir sincère à participer à l’émission. C’est un personnage classique, mais très bien écrit et la série peut compter sur le talent d’Alison Brie qui est vraiment parfaite pour incarner toutes les facettes de Ruth. Le casting est totalement réussi, il n’y a aucune fausse note et les personnages sont de plus en plus creusés, crédibles et intéressants. Une belle réussite, vraiment.
Sur le papier, GLOW pourrait n’être qu’une sitcom de plus. Son format court, une demi-heure par épisode environ, et le ton décalé vont dans cette direction, mais la série de Netflix est bien plus intéressante qu’il n’y paraît. Le catch n’est qu’une excuse au fond, tant pour les femmes de la série qui exploitent ce format pour faire ce qu’elles ont envie, que pour les scénaristes qui tirent la série dans la direction qu’ils veulent, sans jamais perdre leur fil rouge. Une bien belle réussite, qui se terminera avec une quatrième et ultime saison l’an prochain. Même si celle-ci devait décevoir, GLOW est déjà entrée dans la catégorie des séries à ne pas rater…