Située dans le septième arrondissement de Lyon, entre les stations Jean Macé et Jean Jaurès, l’ICEO est une adresse méditerranéenne au cœur d’un quartier en cours de revalorisation, où les bureaux sont assez nombreux. Sa façade n’attirera pas vraiment l’œil : au pied d’un immeuble des années 1970 sans âme, le restaurant avec sa grande pancarte est très bien visible, à défaut d’être élégant. Le choix des couleurs et de la police utilisée n’est pas très heureux et l’ensemble évoque plus une entreprise ou une cantine qu’une adresse gastronomique. Qu’importe, on y vient pour déguster de la cuisine du sud, ce qui n’était pas de trop ce midi de semaine pluvieux…
Fort heureusement, la salle de l’ICEO n’est pas aussi triste que sa façade. À l’intérieur, le restaurant joue au maximum la carte méridionale avec des carreaux de couleur sur les vitres et des couleurs vives au mur pour égayer l’ensemble. Le résultat est assez réussi et si la décoration ne fait pas preuve d’une grande originalité, elle remplit son rôle. Jusqu’à 150 personnes peuvent s’attabler dans les lieux, autant dire que l’on a affaire à un très gros restaurant et non pas à une petite adresse chaleureuse. On vous accueillera à l’entrée pour vous placer et mieux vaut prévoir de réserver le midi : ce jour-là, toutes les tables étaient quasiment occupées. Dans ces conditions, inutile d’espérer venir en couple et avoir un peu d’intimité, même s’il faut noter que l’acoustique de la pièce est plutôt bonne. Étant venus en groupe, nous n’avons pas eu à souffrir du monde et du bruit. Le public étant constitué quasiment exclusivement de travailleurs profitant de leur temps de pause, on imagine que l’ambiance est très différente les soirs et week-ends.
À la carte, des plats venus logiquement de la Méditerranée : l’ICEO joue pleinement cette carte et propose ainsi un menu de découverte qui, pour une trentaine d’euros, fait le tour de la mer avec des plats de plein de pays. Dommage d’ailleurs qu’il ne s’agisse que d’un menu entrée/plat/dessert et non d’une véritable découverte qui pourrait rassembler cinq ou six éléments. Le midi, on opte plus facilement pour une formule « Manager » composée de trois entrées, plats et desserts au choix. L’Italie semblait à l’honneur cette fois-ci, avec notamment comme plat du jour une piccata de porcelet panée à la milanaise accompagnée de risotto, ou encore des Penne aux boulettes venues de Sicile. Au milieu, on est plus surpris par un filet de requin à l’antillaise qui semble tomber comme un cheveu sur la soupe. Le plat du jour coûte 11 €, une formule avec entrée ou dessert environ 15 € et la totale 19 €. À Lyon, ces prix ne sont pas dans le bas du panier et on s’attend à une cuisine de qualité. Malheureusement, on est assez loin du compte à l’ICEO. La piccata était correcte, le risotto qui l’accompagnait assez bon, mais les champignons n’étaient sans doute pas frais. Autour de la table, l’appréciation est la même que ce soit sur les plats du jour ou à la carte : c’est bon, sans plus. Le vrai problème concerne les desserts : le tiramisu censé être revisité est en fait la recette traditionnelle servie en petites verrines, mais le fondant au chocolat était indigne. Dans l’assiette, mis à part la fraise en décoration, tout est industriel : le gâteau a encore les rainures qui prouvent qu’il a été acheté tout fait, la crème anglaise sort d’une brique, la chantilly d’une bombe achetée et le fondant était à peine tiède, pas fondant donc, et sans goût. À ce tarif, c’est vraiment dommage et encore, on n’évoquera pas la sauce au chocolat elle aussi industrielle…
L’ICEO est bien placé au milieu de nombreux bureaux et dans un quartier qui n’est pas saturé de restaurants, comme c’est parfois le cas ailleurs à Lyon. Ses propriétaires en ont manifestement parfaitement conscience et en profitent : la cuisine servie est banale, mais pas ses tarifs. On apprécie le cadre méridional, beaucoup moins le service approximatif… Difficile dans ces conditions de recommander cette adresse qui, une fois n’est pas coutume, ne laisse pas, en sortant, une meilleure impression que sa devanture.