Situé dans les confins du neuvième arrondissement lyonnais, à deux pas du Pathé de Vaise, le KOS-I n’est pas un restaurant que l’on découvre en flânant dans la rue. Et pour cause, il ne s’agit pas d’un simple restaurant, mais d’une sorte de complexe de loisir complet. Le KOS-I appartient à I-WAY, un complexe qui regroupe des simulations de F1, un centre de remise en forme et, donc, un restaurant. Autant dire que l’on ne découvre pas au hasard cette adresse qui offre pourtant d’excellentes prestations.
Le KOS-I est situé au deuxième étage du grand bâtiment très moderne. Le hall d’entrée futuriste vous renvoie vers les ascenseurs et quand les portes s’ouvrent, vous tombez instantanément… dans un univers de course. On vient d’abord ici pour les simulateurs de voitures de course avec au choix de la F1 ou du rallye et même si ces simulateurs ne roulent pas vraiment, ils font un bruit bien réel. Les dix-huit appareils du complexe sont bruyants et les visiteurs sont nombreux sur le deuxième étage qui fait office de terrasse. Ils sont là à patienter entre deux simulations, ou simplement à admirer les prouesses d’une connaissance qui roule, à l’étage du dessous. Un bar est à leur disposition et l’ensemble est vraiment bruyant, presque oppressant.
Quand on vient à I-WAY pour manger tranquillement, ce premier contact effraie un peu, mais on repère vite la porte du restaurant, au fond. Poussez la porte, vous vous retrouvez tout aussi brutalement dans un tout autre univers, cosy et moderne. La salle est assez vaste, mais les lumières tamisées en font un espace presque intimiste. Le KOS-I n’impose pas le bruit des F1, même si les voitures ne sont pas tout à fait absentes. Le plancher de bois vibre avec les simulateurs et le son des moteurs virtuels retentit dans la salle dès que la porte est ouverte. Le restaurant devient ainsi très vite bruyant, surtout quand il se remplit un peu. La clientèle, en ce samedi soir, est surtout composée de jeunes couples, mais il y a aussi des familles avec enfants. La moyenne d’âge reste dans l’ensemble très jeune : la clientèle plus âgée n’apprécie pas forcément l’ambiance F1…
La carte du KOS-I rassure par sa brièveté. Un seul menu qui change toutes les semaines : c’est toujours la garantie de qualité. La recherche et la sophistication des plats sautent aux yeux à la lecture de cette carte : on a affaire à une cuisine française modernisée avec des associations de produits parfois surprenantes. La recherche n’est pas aussi poussée que dans un restaurant moléculaire, la cuisine du KOS-I est plus immédiate, reposante et très efficace. La carte est en tout cas appétissante et les prix mesurés — moins de trente euros pour entrée, plat et dessert — invitent à goûter à tout. Vous pouvez compter sur la sommelière pour vous dénicher un bon verre de vin en accord avec les plats commandés : dans notre cas, les associations étaient parfaites.
La soirée commence avec un amuse-bouche simple, mais efficace pour mettre en appétit : une soupe de courgette froide avec dés de feta et un peu de pesto. Les choses sérieuses peuvent ensuite commencer avec une entrée surprenante et bien équilibrée : une soupe de laitue accompagnée de miettes de tourteau et d’une espuma d’orange sanguine qui relève le tout. La présentation est soignée, avec même une petite fleur sur le crabe. Le plat est plus classique, mais les filets de Saint-Pierre étaient parfaitement panés et la crème d’oignon rouge fournissait un complément gustatif idéal. L’originalité n’était pas oubliée avec cet étonnant taboulé de quinoa à l’encre de seiche. Dans l’autre assiette, un savoureux morceau de canard cuit à la perfection était accompagné d’un nem au canard confit. Les desserts ont conclu ce repas de manière remarquable. Ils n’étaient pas nécessairement très originaux, mais ils étaient particulièrement savoureux. Le rocher chocolat et son cœur de framboise célébraient particulièrement bien ce mélange traditionnel de chocolat et fruit rouge. Plus recherché, un dessert autour du fruit de la passion avec un excellent sorbet au litchi qui vient relever le tout.
Il faut oser entrer au KOS-I, mais l’effort est récompensé. Pour des prix qui restent vraiment modestes, ce restaurant réussit à proposer une cuisine moderne et recherchée, tout en restant simple d’accès. On regrettera simplement le cadre un peu bruyant malgré les efforts pour isoler le restaurant de la zone des simulateurs, mais aussi un service un peu trop rapide : nous sommes restés une heure à peine… Reste qu’à ce niveau de prix, le KOS-I est incontestablement une bonne adresse.