Il n’y a pas que des restaurants chinois dans le « Chinatown » lyonnais, dans le quartier de Guillotière. D’ailleurs, ce que l’on prend pour une cuisine chinoise est souvent originaire d’un autre pays d’Asie et le #Nam revendique — à raison — son origine vietnamienne. Dans cette petite sandwicherie dans un coin de la place Raspail, on ne vient pas manger un jambon beurre, mais l’équivalent au Vietnam : le Bánh mì. Qu’est-ce que le Bánh mì exactement ? Une image vaut mieux qu’un long discours :
Un petit tour sur Wikipédia nous apprend que ce sandwich traditionnel au Vietnam est né de la colonisation française, quand la baguette est entrée dans le pays. Eh oui, ce pain associé universellement à la France y est également très populaire, dans une version apparemment revisitée, plus courte et surtout avec de la farine de riz, en plus du blé utilisé exclusivement ici. Le créateur de #Nam a des racines au Vietnam et il a passé du temps à goûter sur place toutes les variantes de ce sandwich, pour en proposer la recette de base, avec trois propositions différentes. La base reste toujours la même : du pain, une sauce, un mélange de carottes et navets en pickles, quelques bâtons de concombre et de la coriandre. On a donc deux choix : la sauce et la viande. On peut opter pour le plus traditionnel avec du porc laqué, mais on peut aussi choisir du poulet à la citronnelle ou, en version végétarienne, du tofu parfumé. Côté sauces, on navigue aussi entre les deux pays, avec de la mayo épicée, une étonnante sauce à base de Vache qui Rit, de lait de coco et de curry, et d’autres plus portées vers l’Asie. Le tout est vendu 5,5 € pour un sandwich seul, ou 8,9 € avec une formule complète, des prix à peine supérieurs à ce que l’on retrouve dans une boulangerie traditionnelle. Puisqu’il y a du choix, les Bánh mì ne sont pas préparés à l’avance, mais assemblés à la dernière minute, façon Subway, la qualité en plus.
Dès l’entrée dans la petite boutique, on tombe sur le comptoir et sur le patron qui nous demande les deux options souhaitées, mais prend aussi le temps de conseiller, notamment sur les sauces. Le temps de choisir et d’assembler, puis de sélectionner une boisson et un dessert et on repart avec un sac bien plein. La star est bien sûr le sandwich et la préparation minute est parfaite pour conserver un pain bien frais et non détrempé. Et surtout, on a une explosion en bouche avec les feuilles de coriandre pour attaquer : idéal pour plonger en Asie, même si les plus grands fans (comme l’auteur de ces lignes) regretteront qu’il n’y en ait pas encore plus. Pour le reste, c’est parfaitement équilibré, avec une viande savoureuse — tout est frais et préparé sur place, ça joue — et tendre. Mention spéciale au poulet, qui n’est absolument pas sec et qui a un bon goût de citronnelle, mais le porc laqué est aussi très bien. La sauce tapisse bien le pain et apporte une touche supplémentaire, surtout si vous ajoutez du piment : le dosage reste léger pour ne pas emporter tout le reste, mais la valeur ajoutée est bien là. À l’arrivée, on a d’excellents sandwichs, avec un seul bémol : le pain est quelconque, presque industriel. Dommage, en France, de ne pas avoir un pain de boulanger de qualité supérieure. Excellente surprise en revanche sur le dessert, ce jour-là on avait une sorte de brownie sans chocolat, mais avec un glaçage caramel : le gâteau est frais et bien beurré comme il faut, c’était très gourmand.
Si vous ne connaissez pas les Bánh mì, le #Nam est une excellente raison de tester ce sandwich si populaire au Vietnam. Le rapport qualité/prix reste très raisonnable et on mange sur le pouce, mais la tête en Asie, ce qui change des boulangeries habituelles. Une très bonne formule et l’adresse propose aussi d’autres recettes chaudes, là encore directement importées de la cuisine de rue vietnamienne, de quoi découvrir de nouvelles saveurs même quand il fait trop froid pour un sandwich.