Cette année encore, on ne déroge pas à la tradition du top annuel, comme en 2009, 2010, 2011, en 2012, en 2013 et bien sûr en 2014. Les règles ne changent pas — pourquoi changeraient-elles ? — et 18 films sortis en 2015 ont été retenus dans cette liste triée, comme il se doit, par ordre alphabétique.
Choisir quelques films est toujours une tâche difficile, mais ça l’était encore plus cette année, sans que je sache très bien pourquoi. Est-ce le niveau qui a baissé par rapport aux années précédentes ? Cela semble peu probable, mais j’ai l’impression d’être passé à côté des meilleurs films sortis en 2015. Quoi qu’il en soit, voici la sélection, avec quelques temps forts, comme le retour inespéré de la saga Mad Max, plusieurs gros blockbusters et quelques films d’auteur. Sans plus tarder, voici la liste :
- Amy, d’Asif Kapadia : parce que ce portrait d’Amy Winehouse montre parfaitement comment la jeune artiste n’a pas su gérer son succès et laisse un sentiment de gâchis qui trahit la réussite du projet.
- Birdman, d’Alejandro González Iñárritu : parce que ce film étrange repose presque entièrement sur un long plan-séquence gonflé, pour un résultat fascinant.
- Citizenfour, de Laura Poitras : parce que ce documentaire, qui ressemble par moments à un thriller intense, expose de façon claire le système d’écoute de la NSA et montre que la réalité a dépassé la fiction.
- Ex Machina, d’Alex Garland : parce que ce nouveau film sur l’intelligence artificielle adopte un angle original et surtout impose une ambiance atypique très réussie.
- Foxcatcher, de Bennet Miller : parce que le réalisateur signe, avec cette histoire vraie, une œuvre majestueuse, faussement classique, anxiogène et parfois très belle.
- Inherent Vice, de Paul Thomas Anderson : parce que cette adaptation d’un roman de Thomas Pynchon est aussi déroutante qu’on pouvait l’imaginer, mais elle est aussi passionnante à condition de se laisser porter.
- It Follows, de David Robert Mitchel : parce que ce film d’horreur en apparence très classique impose ses propres règles et parvient à surprendre, tout en étant parfaitement exécuté.
- Kingsman : Services secrets, de Matthew Vaughn : parce que cette parodie de films d’espionnage très fun assume complètement son second degré, mais aussi son traitement outrancier qui lui va très bien.
- The Lobster, de Yorgos Lanthimos : parce que la première partie de ce film étrange est parfaitement bizarre et même si la fin est décevante, cela n’enlève rien à cet excellent point de départ.
- Mad Max: Fury Road, de George Miller : parce que trente ans après, la saga mythique revient avec un épisode spectaculaire, à la fois très simple et d’une richesse folle.
- Marguerite, de Xavier Giannoli : parce que l’histoire vraie de cette femme qui chantait faux sans le savoir est originale, intéressante et drôle et tragique à la fois, mais surtout parce que Catherine Frot excelle dans le rôle.
- Much Loved, de Nabil Ayouch : parce que le film nous plonge dans l’univers méconnu de la prostitution au Maroc, tout en construisant des personnages passionnants.
- Réalité, de Quentin Dupieux : parce que le cinéaste reste fidèle à lui-même avec une œuvre qui pratique l’absurde à l’extrême, mais avec tout le sérieux nécessaire pour faire rire.
- Seul sur Mars, de Ridley Scott : parce que le roman adapté par le cinéaste était bien documenté et crédible, le tout pour offrir une relecture modernisée et très bien menée de Robinson Crusoé.
- Sicaro, de Denis Villeneuve : parce que ce film dans l’univers pourri des cartels de la drogue mexicains est un thriller oppressant, une œuvre coup de poing, intense et désespérée.
- Star Wars, Épisode VII : Le Réveil de la Force, de J.J. Abrams : parce que l’on attendait le retour de Star Wars sur les écrans, et parce que le grand fan qu’est J.J. Abrams rend un hommage, certes trop marqué, mais réjouissant malgré tout à la trilogie originale.
- Taxi Téhéran, de Jafar Panahi : parce que le cinéaste iranien réalise, avec un taxi et une caméra, un film magnifique et drôle sur l’Iran d’aujourd’hui, une vraie réussite.
- Vice-Versa, de Pete Docter et Ronnie del Carmen : parce que le studio Pixar a retrouvé, avec cette histoire très originale, tout ce qui a fait sa réputation, pour un résultat riche et touchant.
Plusieurs déceptions cette année, des films que j’aurais aimé voir dans la sélection. Je suis totalement passé à côté de Mia Madre, le dernier film de Nanni Moretti. Quant à Jupiter : Le Destin de l’Univers ou encore Hacker, ce sont deux échecs qui n’avaient vraiment pas leur place… malheureusement. 2015 a été manifestement placée sous le signe des grandes sagas, avec plus ou moins de réussite : ni Jurassic World, ni Terminator Genisys n’ont réussi leurs retours, pas plus que le très décevant Les 4 Fantastiques. Alors que Mission Impossible : Rogue Nation ou même Fast & Furious 7 qui a repoussé les limites de la saga, se sont avérés funs et divertissants.